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Commentaire de Manuel Atreide

sur Le hurlement des 300


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Manuel Atreide Manuel Atreide 10 octobre 2007 10:35

@ l’auteur.

Je ne suis pas en désaccord avec votre analyse du film. Si il existe un message sous-jacent, c’est bel et bien le regard que Amérique en guerre porte sur elle même. Je regrette quand même que vous n’ayez pas poussé la curiosité jusqu’à ouvrir le bouquin de Frank Miller. Ce « roman graphique », à l’origine du film, mérite qu’on s’y attarde, d’abord et avant tout pour le talent incontesté de ce géant du monde des comics actuels.

Il est dommage, selon moi, de voir que la seule chose que vous retenez de ce film est une « opposition » entre l’occident, symbolisé par de courageux spartiates, et l’orient incarné par le tout puissant mais dégénéré Xerxès. l’histoire originale est nettement plus complexe que l’interprétation de Frank Miller, et je ne suis pas certain que son regard sur ce moment fondateur de la Grèce héllenistique soit aussi aussi simpliste que vous voulez le dire.

Car quand même, tout conservateur qu’il soit, Franck Miller dresse le portrait d’une culture spartiate profondement fanatique et dénuée de tout intellect. Il dépeind Leonidas et ses hommes comme des brutes primaires, incapable de retenue même face à un ambassadeur. Et je ne suis pas certain qu’il soit aussi « enthousiaste » que vous le pensez de ce type de comportement.

Car 300 peut être vu d’abord et avant tout comme une oeuvre qui met en scène deux folies humaines : la mégalomanie d’un roi ivre de puissance fait face au fanatisme d’un autre roi, ivre de sa propre vérité. Et le regard n’est tendre pour aucun camp.

Sur le fond, je ne partage pas vos opinions politiques, loin de là. Je suis convaincu que le miroir que semble tendre le film aux USA est biaisé, tant la situation américaine est à l’opposé de ce que fut la véritable histoire de la bataille des termopyles. L’Amérique de Bush est plus en situation de toute puissance que de résistance, d’agression que de résistance. Or, le message originel de la bataille des termopyles, vu du coté grec, est un message de résistance, pas d’agression. Cela mérite quand même d’être souligné. Ce que vous n’avez pas fait. Question d’idéologie ? Là est peut être la véritable limite de votre critique sur ce film, par ailleurs plutot bien écrite.

Manuel Atréide


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