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Commentaire de Renaud Bouchard

sur Elections européennes 2009 : vers un référendum ex-post ?


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2007 18:31

« Nous devons revoir la manière de parler de l’Europe. La question se pose moins aujourd’hui de la quantité d’information que de sa nature et de sa qualité. L’important n’est pas de rallier coûte que coûte à la cause européenne. L’important, c’est en revanche que chacun puisse se faire une opinion raisonnée (...). Il y a là un chantier essentiel dont chacun mesure l’urgence démocratique, pour notre pays et pour l’Union européenne » (J.-P. Jouyet).

Cette déclaration du secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes condense, à elle seule, la thèse générale qui pourrait bien se dessiner. En effet, dans le contexte de lente politisation de la question européenne entre 1992 et 2005, il apparaît que la construction européenne ne fait plus tant l’objet d’une opposition en France entre opposants et partisans de ce processus. Il semble que les clivages se soient déplacés et que l’Union européenne puisse être représentée désormais comme le cadre au sein duquel les enjeux politiques et socio-économiques feront l’objet de débats publics. Dans ce contexte général, cette « politisation des enjeux européens » suppose une approche nouvelle de l’information. Celle-ci doit permettre aux Français de se « faire leur propre idée » sur les actions et les politiques de l’Union européenne, condition pour que les choix opérés par les citoyens le soient en connaissance de cause.

C’est dans ce contexte aussi que les échéances à venir, notamment la Présidence française de l’Union européenne et les élections européennes en 2009, doivent constituer des occasions à saisir au plus vite afin de rénover la manière d’informer sur l’Europe en France. À cet égard, deux axes se dessinent, et autour desquels une stratégie d’information rénovée pourrait être organisée : en développant d’abord une politique « active » en la matière, selon laquelle l’offre d’information sur l’Europe permettrait de créer une demande de la part des citoyens ; en privilégiant ensuite des modes de diffusion de l’information « pluraliste » et « contradictoire » contribuant à la mise en forme de débats publics sur les enjeux européens. C’est sans doute là le moyen d’accompagner la politisation de la question européenne en France, mais aussi dans d’autres États membres, comme aux Pays-Bas, et de contribuer à relever sans plus tarder le défi de la légitimité démocratique qui est lancé à l’Union.

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