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Commentaire de rodofr

sur Interview exclusive de Maurice Dantec


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rodofr rodofr 16 novembre 2007 11:30

Dans une de ces interviews qu’on peut voir sur dailymotion, il dit ne pas être un fou ni un saint, et que la vérité est de l’ordre de l’indicible. Mais il louvoie entre ces deux précipices, d’où cette drôle d’impression qui se dégage de lui. A la fois rebutant et fascinant. Il est un écrivain dont la matière lui échappe pour moitié. Il a lu les saints comme st thomas d’Aquin et d’autres. Il se dit nietzschéen. Il prend ces sources partout, philosophie, mystique, science, fictions, sociologie, etc, et comme en photographie, juxtapose toutes ces photos sur un même plan qu’est la fiction et nous livre un panorama rapide, de ce qu’il croit avoir vue et compris tel un voyant insatiable. Ensuite avec nous, il essaie de se réapproprier la chose, le monstre, tout ce qu’on voudra. Conclusion, sa démesure est aussi la notre. Et à lui tout seul, il nous livre en instantané, une facette, de notre monde en marche vers on ne sait quoi, tout en nous rappelant l’autre. Et j’en connais pas beaucoup aujourd’hui capable d’une pareille envolée, violente, désagréable, qui frise la démagogie, la haine, mais aussi qui fourmille de très bonnes intuitions, à une époque où tout le monde cherche à se rassurer. On lui doit bien ça. Pour le problème de Dieu, on le sent pas très convaincant car c’est un domaine qui nous dépasse tous, mais son but n’est-il pas de nous en faire parler ? Autre intuition. Amener le sujet sur la table et peu importe les moyens. Car, croyez-moi, dans un écrivain il y a quelque chose qui échappe à tout lecture. En tout cas, pour mieux comprendre le Dieu de Dantec il faut comprendre celui d’Abel Ferrara pour ceux qui le connaisse. Cinéaste américain qui a fait « Bad Lieutenant », « The addiction » etc. Des films incroyable de violence et de pessimisme sur le genre humain et qui nous livre pour son dernier film « Mary » une déclaration christique ,plus ou moins réussit, car il est plus facile de montrer la violence du monde que de filmer la grâce à l’œuvre. Scorcese aussi peut se ranger la-dedans. Mais c’est très américain comme retournement de situation, alors que chez nous rien de tout cela n’est possible. Le relativisme est tel que tout se joue à la japonaise. Une liberté figé dans son épure. Dantec brise la glace avec les poings du condamné. nous livre en temps réel sa quête d’un dieu dont les traces se perdent dans la modernité. Au moins, lui il ose, et ne cherche pas à minimiser l’affaire dans un énième réquisitoire sur Dieu qui date du moyen-âge ou a suivre la science comme un chien chien avec son os, pour nous parler d’une chose quelle sera incapable de dire dans 1000 ans , 10000, comme on voudra. Car le Dieu de Dantec, Ferrara et Scorcese parle au coeur de chacun dans un monde plus prédateur que jamais et qui n’a jamais cessé de l’être, d’ailleurs ! Et plus on le cherchera par d’autres moyens moins on le trouvera. Une vérité élémentaire mon cher Watson !


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