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Commentaire de Céline Ertalif

sur La réglementation foncière, source de la crise du logement


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Céline Ertalif Céline Ertalif 1er décembre 2007 00:05

Bonjour,

Je sens qu’il est difficile d’engager une discussion quand un point de vue est porté à ce point par l’idéologie.

Première observation sur une expression : « de supposés effets environnementaux négatifs de l’étalement urbain ». Vous vous foutez du monde ou quoi ? L’étalement urbain est le premier facteur de gaspillage d’énergie fossile et de rejet de gaz à effet de serre. Cela touche à la fois les transports et le chauffage des logements.

Puis « en voulant lutter contre l’étalement urbain, le législateur a favorisé... l’hyper-étalement urbain ». Gros mensonge tout de même. Oui, il y a un hyper-étalement urbain. Pour deux raisons : laxisme du droit des sols à la périphèrie, c’est-à-dire dans la pratique là où il est géré par l’Etat (les DDE) plutôt que par les collectivités locales elles-mêmes et manque de logements sociaux dans les zones urbaines en raison... de la spéculation foncière !

Le problème de fond, c’est que vous parlez de liberté de l’économie privée immobilière en ignorant totalement l’économie publique sans laquelle il n’y a pas de marché privé. Je m’excuse de le dire aussi brutalement, mais c’est idiot. La valeur du foncier privé n’est produite que par les infrastructures publiques.

L’un des plus graves problèmes d’aujourd’hui, c’est que les règlementations urbaines produisent une valorisation privatisée financée par une charge publique. En version plus concrète : la commune construit un trottoir, un réseau d’eau, un éclairage public, etc... le propriétaire qui fait la rétention foncière (c’est celui qui ne fait rien et qui attend) voit le prix de son terrain multiplié par 100 quand il passe du statut agricole au statut urbain. Ce sont les juges de la République qui enrichissent les propriétaires fonciers au détriment du contribuable. L’Etat n’est pas toujours si neutre qu’il veut bien le dire, et si les capitalistes ont à s’en plaindre, les propriétaires ont des raisons de rester discrets.

Cet article ignore une autre grande évidence économique, c’est l’immobilisation comptable considérable que représente les habitations des propriétaires occupants. Si l’on comptait une rente au taux de 6% sur la valeur du bien des propriétaires de pavillons, beaucoup d’entre eux se rendraient compte qu’ils feraient fortune en allant sous la tente au bord du canal Saint Martin. En fait, la rente poptentielle des propriétaires occupants est très inférieure à 6%. La raison en est bien simple : le patrimoine immobilier est l’un des moins taxés. La question de l’équilibre fiscal sur les différentes catégories d’actifs ne devrait pas plus échapper aux libéraux qu’aux autres.


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