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Commentaire de Philippakos

sur Touche pas à ma Joconde !


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Philippakos Philippakos 24 janvier 2008 10:25

Bonjour d’Athènes,

Difficile de parler d’art sans parler de globalité. Et difficile aussi de parler d’art sans essayer de le définir ... ce qui relève de l’aporie. Je vis en Grèce et travaille dans le domaine archéologique. Je suis chaque jour confronté au problème de "conserver ou non". Imaginez qu’aujourd’hui, pratiquement tous les objets trouvés en fouilles sont conservés (la majorité sont ce que nous appelons des "tessons", morceaux de céramique commune dont on ne fera jamais rien). Les réserves des musées sont envahies par ces tessons, on ne peut pas construire sur zone archéologique (la majorité des centres des grandes villes) sans que le terrain soit auparavant fouillé et certains terrains dont la fouille est jugée intéressante sont interdits de construction, ce qui entraîne des villes parsemées de trous entre des immeubles, trous dans lesquels s’accumulent souvent des ordures puisque les services archéologiques ne peuvent pas tout gérer. Après les pillages du XIXème siècle en matière de conservation, la Grèce est tombée dans l’excès inverse : le tout conservation avec en arrière pensée le "on ne sait jamais".

L’Antiquité de ce point de vue est intéressante puisqu’on ne sépare pas l’art de l’artisanat. Donc tout ce qui est créé de la main de l’homme peut être "art" et votre chiffre de 0,5 % me paraît quelque peu hasardeux quant à la création contemporaine. Qu’en sera-t-il dans plusieurs siècles ? Puisque vous parlez de peinture, sachez que sur certains sites grecs la conservation de toutes les peintures murales se révèle une impossibilité et qu’il faut donc opérer à des choix en délaissant une grande partie de ce qui a été mis au jour. Qui dit choix dit critères. On retombe vite dans les mêmes questions...


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