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Commentaire de Sylvain Reboul

sur La parole est au foetus


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 14 février 2008 19:32

Toute loi est arbitraire comme l’est la règle qui nous impose en France, contrairement à l’Angleterre, de rouler à droite et non gauche sur un route à double sens de circulation..

Même l’idée d’un droit naturel n’est qu’un droit conventionnel qui se masque comme tel pour prétendre s’imposer contre un autre (ou plus vrai qu’un autre, ce qui n’a aucun sens !) .L’idée d’un droit naturel est une invention de transition pour rendre possible le passage d’un droit religieux et théocratique à un droit humain et laïque. Ce passage est fait, nous sommes sortis de la religion politique, on peut donc se passer de l’idée de droit naturel pour l’idée d’un droit conventionnel ou performatif. La seule chose qui doit considérer est le sens, le visée de cet arbitraire performatif : En ce qui concerne l’avortement le visée est très claire : accorder à la femme le liberté de choisir d’avoir un enfant ou non et de mettre fin à une grossesse non désirée.

La personnalité de la femme est indiscutable, celle du foetus non, dans la mesure où il n’est pas viable hors du ventre de sa mère et hors du projet. de celle-ci de le mettre au monde, comme on dit. Sauf à remettre en cause la liberté pour un femme de choisir pour ne la considérer que comme un ventre qui appartiendrait à la société, cette règle s’impose comme libérale dans une société qui se dit et se veut telle.

Mais ma réponse concernait non pas cette question mais celle de savoir s’il y avait ou non une incohérence entre le jugement du Conseil Constitutionnel et la loi sur l’avortement.. Le droit est arbitraire mais se doit d’être cohérent sauf à être peu ou prou toujours contestable en lui-même. Sur cette affaire il n’ y a aucune contradiction, sauf à commette une confusion entre un droit (de faire inscrire un foetus mort sur le livret de famille) et une obligation.

 On peut discuter, sur le fond, la position de Kant quant au respect de la vie : celui-ci en effet ne reconnaît la valeur de la vie humaine qu’en tant que l’homme est raisonnable, et cela seul est respectable, ce qui est encore loin d’être le cas d’un embryon qui n’est pas encore socialisé et éduqué ou susceptible de l’être.

En cela le droit à la vie pour Kant n’est pas sacré, la guerre ou le crime peuvent justifier que l’on tue au nom de la raison et de son histoire . De même je peux considérer que le droit de la femme, au contraire de celui du foetus, comme être de raison autonome accompli, même contre Kant, est un progrès de la raison.


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