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Commentaire de Deneb

sur Le Kosovo, danger éprouvé et provoqué


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Deneb Deneb 23 février 2008 11:01

Il faut dire que la Serbie a tout faux depuis environs 25 ans. Comme par hasard, ça a commencé avec le Kosovo. Il faut dire que les Serbes sont en majorité racistes envers les albanais de Kosovo. Un peu de la même façon que les Australiens sont en majorité racistes envers les Aborigènes natifs. Les albanais ont utilisé l’arme démographique. En un siècle ils ont fait suffisamment d’enfants pour que le Kosovo soit peuplé à 90% d’albanais. Au début des années 80, les Serbes exerçaient une discrimination envers les Albanais, culturellement différents. La Slovénie s’est soulevé la première contre cette discrimination, ce qui lui a valu les foudres serbes. Ceux derniers en ont rajouté une couche en publiant le fameux Mémorandum de l’académie serbe qui rafraichissait idéologiquement la vieille idée de la grande Serbie. Surfant sur cette vague nationaliste, un jeune apparatchik Slobodan Milosevic ratisse la haine en s’adressant directement aux Serbes de Kosovo. La Slovénie crie au scandale , bientôt suivi par les autres republiques de la fédération yougoslave. En réponse, les Serbes s’organisent en milices armées et commencent à semer la terreur, pas seulement au Kosovo, mais aussi en Croatie et en Bosnie, où la carte des ethnies ressemble à une peau de léopard. La situation s’est singulièrement envenimée après la chute du mur de Berlin, quand tout le monde, sauf les Serbes, voulait la fin de la domination communiste. En effet, ces derniers, s’accrochant au cadavre de la Yougoslavie, entamèrent les campagnes militaires. En réaction, les autres, surtout les Croates, furent de même. Ce fut la guerre. Qu’elle ait durée quatre ans, c’est en grande partie la faute aux dirigeants européens, qui, surpris par l’éclatement de la Yougoslavie, essayaient de freiner et s’accrochaient au status quo, pendant que les population civiles se faisaient massacrer. Cela aurait pourtant été d’une simplicité enfantine d’y mettre terme, comme l’a prouvé en 1995 le geste salvateur des Etats-Unis de Clinton, qui ont bombardés les batteries serbes, postés sur les collines autour de Sarajevo. La guerre s’est arrêtée net. Il a donc suffit que quelqu’un (en occurrence les Américains) montre les muscles, et tout le monde a réussi à se mettre d’accord. Les européens sont donc co-responsables de quelques centaines de milliers de morts civils, en refusant de prendre parti contre les Serbes durant cette guerre.

Après la fin des guerres yougoslaves, à défaut de la grande Serbie, Milosevic a donc décidé de refidéliser Kosovo coute que coute.Il s’y est évidemment pris à sa façon - en ratissant la haine. La récolte de la tempête n’a pas tardé : Clinton bombarde la Serbie.Les Serbes ont alors compris qu’il fallait se debarasser de Milosevic au plus vite. Cependant, les décennies de propagande nationaliste sont resté profondément ancrées dans les esprits. Les dirigeants serbes ont donc décidé de exploiter cette synergie avec les accents qui rappellent de plus en plus ceux de Milosevic.

Mon analyse personnelle est que les Serbes s’y sont pris comme des manches. En jouant la carte du nationalisme au lieu de celle de la démocratie, ils ont réussi à passer pour des troublions dans une Europe qui n’avait pas envie de cela. L’independance de Kosovo est donc la suite logique de leurs errements. Et ce n’est pas fini. Au nord, dans la province de Voïvodina, la minorité hongroise est en train de lever la tête. Suite au prochain épisode.


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