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Commentaire de Roland Verhille

sur Créons un groupe de travail


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Roland Verhille Roland Verhille 14 avril 2008 10:50

Oui, on ne sait s’il faut rire, ou comme je le pense pleurer de tout cela.

Que les administrations publiques opèrent une analyse de leurs structures et de leurs modes d’action n’est pas mauvais en soi. Mais effectivement, comme vous le remarquez, cela relève du travail courant de tout organisme. C’est essentiellement le travail des « chefs ». Que je sache, il n’en manque pas dans les administrations publiques. Il semble qu’ils ne font pas leur travail, puisqu’une structure exceptionnelle « hors structures » est constituée pour faire ce qui n’a pas été fait depuis des dizaines d’années.

Vous avez omis de relever que, parallèlement à cet exercice, il y a eu celui de l’ineffable Attali et de « sa » commission, et celui en cours d’organisation de l’Assemblée nationale. Il faut aussi ajouter les trois discours du Président de la république, ceux devant chacune des deux réunions de ce conseil (12/12/2007 et 4/04/2008) et celui fait à Cahors le 8/04/2008. Il faut encore relever tous ces discours ( ?) d’une nuée de gens sur le thème de « la Réforme », les échos des journalistes là-dessus, et les agitations des « corps intermédiaires ». Le tout laisse l’impression d’une armée de diables se débattant dans un bénitier.

Et quel bénitier ? Celui des autres pays européens, ceux qui ont organisé leur solidarité au moyen de la monnaie unique et dont fait partie la France. Ces pays ont agi depuis 1990 pour rationaliser leur état. La France ne l’a pas fait, et sabote ainsi la compétitivité de l’Europe et ses performances économiques. Ils ont progressivement serré la corde autour du cou de l’état français manquant systématiquement aux obligations qu’il a souscrites vis-à-vis d’eux, et ne cessant de les bercer de promesses de retour à la discipline commune. Nicolas Sarkozy est maintenant attendu au tournant de sa présidence, il s’agite pour ne pas être étranglé par les pays « présidés ».

Mais à nouveau, tout cela ne semble être que de l’esbroufe. Voyez les discours du Président ayant voulu « cadrer » l’objectif à atteindre : nous rendre le point de croissance chassé par les politiques antérieurs, en traitant le fautif, les 150 milliards d’euros excessifs de dépenses publiques (environ 15%). Avez-vous entendu des discours des autres et des articles de presse sur ce qui aurait dû faire beaucoup de bruit ? Avez-vous vu trace de cet objectif dans ces pages et pages de « cuisine administrative » assaisonnée à la «  langue de bois  ». On en est à grappiller 5 milliards, 10 peut-être, à comparer à un déficit annuel du budget d’au moins 50 milliards, sans mettre en face les dépenses nouvelles. Quel spectacle de l’inefficacité des services publics !

Pourquoi pareille impuissance ? Vous avez entendu dans les années 50 le ramdam sur la « direction participative par objectifs » de la Cegos, celui sur la «  RCB, Rationalisation des Choix Budgétaires », sa nouvelle mouture sous l’appellation de « LOLF » rebaptisé maintenant « RGPP, Révision Générale des Politiques Publiques  ». Tout cela consiste à appliquer des règles bureaucratiques de gestion à des organismes dépourvus de celle qui s’impose naturellement, avec ses sanctions naturelles implacables, aux entreprises privées. Il s’agit de l’impératif de ne pas dépenser plus que ce que les acquéreurs des produits marchands versent au producteur, à peine de mort. Pour les services publics, une marée de millions d’agents ne cesse de déployer son énergie pour obtenir de l’état le budget le plus plantureux.

C’est tout simplement non maîtrisable, prétendre le contraire n’est que vue de l’esprit.

 


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