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Commentaire de ZEN

sur Droits de l'homme à géométrie très variable


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ZEN ZEN 30 avril 2008 12:08

La conclusion est une invitation à lire ce travail de recherche :

 

"L’application des droits de l’homme en Chine paraît donc totalement improbable tant que l’on voudra préserver une vision occidentale de ces droits. Ne vaut t’il pas mieux tenter de laisser s’instaurer une vision spécifiquement chinoise plutôt que de leur imposer notre point de vue et d’attendre un éventuel changement de mentalités ? N’est-il pas préférable de prendre les Chinois à leur propre jeu en les incitant à concrétiser, dans une instance régionale, cette spécificité chinoise (et asiatique) qu’ils réclament à grands cris ? Mais, il faut pour cela que l’ONU admette pleinement et définitivement une régionalisation des droits de l’homme, qu’elle en accepte à l’avance les conséquences ou qu’elle prenne en charge les différentes adaptations.

Nous sommes conscients que la réponse à une telle question ne peut être trouvée en quelques mois ni en quelques années puisqu’elle touche au délicat problème des différences culturelle. Cela nécessitera encore de nombreuses réflexions et études à la fois de la part des politiques et de la part des populations concernées. La question qui reste en suspens est de savoir s’il existe une réelle volonté de résoudre le problème des différences entre cultures, voire entre civilisations.

En ce qui concerne la Chine, le débat est un peu biaisé du fait qu’elle représente un gigantesque marché économique qu’aucun pays ne peut se permettre d’ignorer sur la simple constatation qu’elle ne respecte pas certains principes moraux, surtout lorsque l’on sait que toute moralité est subjective. L’exemple des Etats-Unis est très expressif de cette réalité, même s’ils sont loin d’être les seuls à raisonner de la sorte. Dans ces conditions et à court terme, les progrès en matière de droits de l’homme en Chine semblent plutôt liés à une poursuite du dialogue qu’à des sanctions. Celui-ci se poursuit en Chine, même si elle se limite à donner " quelques signes " d’encouragement : changement d’attitude dans les enceintes internationales, vote en faveur de la constitution du Tribunal international de La Haye, demande de coopération juridique...

La Chine reste donc à part, du fait de sa culture, de son histoire, de son pragmatisme, de sa position géographique et de son poids démographique. Pas question de brusquer un pays qui aura, certainement, un rôle prépondérant à jouer dans les années qui viennent, à la fois dans la région Asie-Pacifique et au niveau international. Même si le statut de la Chine de demain dépend en premier lieu de la succession de Deng Xiaoping qui s’éternise, cristallisant les conflits de clan et gelant les problèmes en suspens. Lors de la transmission de témoin entre les vieux révolutionnaires nés sous l’Empire qui ont conquis le pouvoir le fusil à la main et les " jeunes " technocrates qui ont fait leurs premières armes après la Révolution culturelle, quel sera le sort de la Chine ? Continuera-t’elle à aller de l’avant ? Sera-t’elle tentée par un retour en arrière ? La Chine de demain sera-t’elle régie par un " despotisme à l’asiatique " ou fera-t’elle le grand saut vers cette démocratisation que les Occidentaux attendent avec tant d’impatience ?"


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