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Commentaire de Armelle Barguillet Hauteloire

sur Alain-Fournier 1886-1914. Le Grand Meaulnes, Parfum d'enfance et chimère d'adolescence


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Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 13 mai 2008 18:45

Jung s’est séparé de Freud parce que ce dernier ramenait trop le contexte psychique humain aux seuls instincts, alors que Jung était en quête de la part spirituelle de tout homme. Dans L’homme à la découverte de son âme, il reconnaît que la conscience, cette précieuse conquête, est entourée par les abîmes de l’inconscient comme par une mer menaçante, mais trouve des parades, ne serait-ce que par l’étude des rêves et des fantasmes, qui nous renseignent sur les dispositions profondes de notre moi. En effet, une représentation est inconsciente parce qu’elle n’est pas intégrée à celles qui forment le système du moi conscient, images qui sont admises, reconnues, acceptées. Mais l’image refoulée, qui se manifeste dans les rêves, les lapsus, les actes manqués, les obsessions, demande à être mise à jour, expliquée, ce qui est le propre de la psychanalyse. Ainsi la psychanalyse est-elle fondée sur l’auto-analyse, car mieux vaut tirer au clair les monstres qui sont en nous à la manière de Socrate, en apprenant à se connaître. Si on refoule par peur, le refoulement se change en mauvaise conscience. Simone Weil, la philosophe, écrivait à ce propos : « Nous avons la responsabilité totale du degré de clarté de nos propres pensées ; nous ne faisons pas toujours l’effort nécessaire pour devenir pleinement conscients, mais nous avons toujours le pouvoir de le devenir. Toutes les observations qui tendent à établir des degrés de conscience peuvent être admises mais, quand ils ne s’expliquent pas par des états physiologiques, ils s’expliquent par une non-activité de la pensée volontaire ». Si bien que la dimension morale de mon existence est aussi un acte, l’acte de ma conscience morale de remettre en lumière la face cachée de moi-même.

Jung a eu le mérite supplémentaire d’ajouter à son inventaire savant des archétypes, qui ne sont autres que les images originaires, primordiales que l’on rencontre dans toutes les cultures, comme le dragon, le chevalier, le feu, le principe suivant : qu’il existe un fond commun d’archétypes, qui sont le trésor de l’humanité, et qu’il a envisagé comme un « inconscient collectif » . Il y aurait ainsi des archétypes à fonction religieuse, principe universel de l’âme élémentaire.


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