Krolik,
Merci de vos deux réponses détaillées.
D’abord, vu la gravité de l’impasse énergétique et malgré les risques inhérents, j’ai tendance à regretter la fermeture de Superphénix qui, dit-on, a bien fonctionné dans sa dernière année. La France avait 20 ans d’avance dans l’exploration de cette voie et nous saurions aujourd’hui si elle est réllement praticable.
Concernant la fusion et ITER, vous dites que le coût estimé de production de ce type de machine est "3 fois un prix du kWh nucléaire actuel." Mais ce serait tout à fait acceptable, sachant que le coût du kWh nucléaire français est très bas ! Croyez-moi, dans quelque temps, nous serons prêts à accepter des prix beaucoup plus élevés. De plus, l’industrialisation d’un procédé fait toujours baisser les coûts. Toutes les machines que l’Homme a inventées ont toujours été très coûteuses, avant leur fabrication en série.
Mais vous devez quand même avoir raison sur la fusion : Pierre-Gilles de Gennes et d’autres scientifiques ont critiqué ITER en soulignant les questions fondamentales non résolues, telles que la résistance des matériaux au bombardement des neutrons rapides. Ils m’ont convaincu qu’ITER n’apporterait pas de solution dans le - maintenant - court délai imposé par le déclin énergétique.
Je ne peux cependant m’empêcher de rêver à un projet international urgent sur la fusion et 10 fois, 100 fois plus doté qu’ITER. Informés de l’enjeu, les citoyens, y compris les américains, accepteraient beaucoup mieux un tel investissement que celui qu’on fait en leur nom dans des guerres du pétrole (guerres qui coûtent effectivement plus de 100 fois ITER).