Effectivement, comparé au prix Nobel attribué à Fire et Mello, celui-ci est un peu moins enthousiasmant. L’identification de la structure de l’ARN polymerase est une jolie prouesse technique, mais on attend un peu plus d’un prix Nobel, donc décevant pour moi (ou alors il eut fallu l’associer à d’autres pionniers de la découverte du fonctionnement du système polymérase).
La conclusion est assez juste. C’est bien en favorisant la prise de risque et l’inventivité que l’on découvre, et cela nécessite de l’autonomie pour les jeunes chercheurs.
Le défaut principal de nombre de gouvernements en France est de penser que l’on peut imaginer à l’avance quelles vont être les domaines « payants » en terme notamment économique, et de lancer des programmes lourds sur ces axes. La recherche est pleine de surprise, et la qualité de la recherche devrait servir de critère principal de financement, même si l’on peut bien sûr dédier des fonds spécifiques pour des domaines de recherche utiles à la société (environnement, énergie, santé etc...), tant que cela reste suffisamment ouvert.
A noter pour notre collègue travaillant aux US qu’après une courte pause (en 2003-2004), le gouvernement américain a de nouveau décidé une forte augmentation des crédits pour la recherche, que ce soit pour la NSF (National Science Foundation), le département de l’énergie (DoE) etc... (au rythme de 7% annuel), dans le cadre de l’« American Competitiveness Initiative ». La pause dans le financement de la recherche sur la santé (NIH) est venue après un doublement des crédits en 5 ans... Je pense que si en France on avait un doublement des crédits en quelques années, on accepterait volontiers une petite pause ensuite...