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Commentaire de Jacques Brodeur

sur Vivre sans écrans : un défi ?


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Jacques Brodeur Jacques Brodeur 23 juillet 2008 21:46
Xray ne comprend pas ! Cela fait quarante ans qu’il ne possède pas de télé et ne voit pas quel défi il peut y avoir à vivre dix jours sans écran. Révellez-vous mon ami, les enfants y passent entre 20 et 30 heures par semaine en moyenne. Xray déplore « ces virus imaginaires qui nous manipulent ». Alors, toutes ces heures enchaînés à l’écran, ce serait un fantasme, le fruit de quelqu’imagination fragile ? Hélas non !

Pour Marc Bruxman, le DÉFI 10 jours n’a pas plus d’intérêt qu’une classe "nature". Alors Max pourrait peut-être suggérer un meilleur moyen pour « montrer aux gens comment vivre sans technologie » ? Le DÉFI 10 jours a éloigné des enfants des écrans sans les sortir de leur quartier, sans les éloigner de leur famille. Le DÉFI a rapproché les parents des enfants, il a rapproché les parents du voisinage, il a rapproché l’école des familles et les familles de l’école. Que nous propose Max de comparable ? Max trouve que la propagande politique qui entoure le DÉFI 10 jours est « sans intérêt voire même dangereuse ». Dangereuse pour qui ou pour quoi ? Les enfants et les parents ont raffolé de l’aventure. Le directeur de l’école a félicité les enfants « pour avoir tenu tête à une équipe adverse qui possédait de puissants moyens de séduction ». Max nous dira-t-il à qui ce DÉFI pourrait nuire ? Max pense qu’un « jeu vidéo n’a jamais appris à tuer » et il cite le Lieutenant-colonel Grossman : « Videogames give kids and teens the skill, the will and the thrill to kill ». Pour Max, comme pour beaucoup de nos concitoyens, l’utilisation de la violence pour attraper et divertir des jeunes n’a pas d’impact, ou si peu. La violence dans la société serait causée par l’école, par les parents ou par l’absence d’éducation. En supposant que les trois facteurs précédents aient effectivement contribué à la violence, cela devrait-il nous interdire de mesurer la contribution des films, émissions et jeux vidéo ? Nous avons tous le choix entre continuer de jouer sans souci ou jeter un oeil sur les travaux des professeurs Brad Bushman, Doug Gentile, Rowell Huesman, Frederick Zimmerman, Craig Anderson et Michael Rich. Ce sont eux, et d’autres, qui ont produit les recherches qui ont conduit les organismes suivants à sonner l’alarme : l’Association des pédiatres, l’Académie de psychiatrie pour enfants et ados, l’Association des psychologues et l’Association médicale des États-Unis. Il y a 25 ans, des chercheurs scrutaient l’influence du tabagisme sur les risques de cancer du poumon et maladies circulo-respiratoires et plusieurs fumeurs les ont ignorés. Aujourd’hui, d’autres chercheurs évaluent que l’impact des jeux vidéo violents est plus important que celui du tabac. On peut les ignorer. On peut aussi recruter des écoles qui tenteront l’aventure des petits Alsaciens. Pourquoi pas ?

Certains adultes choisissent de fermer les yeux sur une industrie qui amuse des enfants avec le pire ennemi de l’humanité, la violence, c’est leur choix. Nous ne les condamnons pas, nous leur offrons simplement de s’émerveiller devant les découvertes des enfants de Strasbourg qui se sont privés d’écrans. Parions que cela ressemblait à ce qu’ont découvert ceux de San José, en Californie, de Escanaba au Michigan, de St-Basile-le-Grand, Chambly, Pointe-Claire, Princeville et Berthier-sur-Mer au Québec. Imaginons !


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