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Commentaire de La Praline

sur Du bon usage du chiffon rouge


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Lino Pralino La Praline 7 août 2008 12:06
INDE •  A quand un véritable plan antiterreur ?
 
Deux nouveaux attentats ont visé Bangalore et Ahmedabad fin juillet. Les autorités indiennes doivent changer de stratégie face à la menace terroriste, estime The Hindu.
 
Deux séries d’explosions, à Bangalore le 25 juillet dernier et à Ahmedabad le ­lendemain, ont fait plus de 50 tués et plus de 170 blessés. Elles s’inscrivent dans une succession d’attaques qui ont prouvé à quel point la menace terroriste reste un danger dans les grandes villes de l’Inde. Même selon les sinistres critères auxquels il a bien fallu que nous nous habituions, ces violences sont d’un caractère abominable : après tout, il faut être animé d’une sauvagerie particulière pour poser une bombe dans un hôpital comme ce fut le cas à Ahmedabad. Shivraj Patil, le ministre de l’Intérieur du gouvernement fédéral, a promis un “plan exhaustif” afin de répondre au défi que posent les terroristes. Il n’a toutefois rien révélé d’une action éventuelle, ni dit pourquoi les officiels de New Delhi ont eu besoin de cinq ans pour se décider à se doter d’un tel plan. Malheureusement, ces dernières années, chaque attentat a été suivi de déclarations de ce genre, qui font partie des mesures rituelles destinées à rassurer les gens et les convaincre que les autorités travaillent à rendre leur existence plus sûre. On augmente la présence policière dans les lieux publics, on multiplie les contrôles volants du trafic ­routier, on installe des détecteurs de métaux dans les centres commerciaux. Mais la vérité, c’est que pas un seul ­terroriste n’a été arrêté lors de ces contrôles dans les rues, pas plus que les fouilles dans les centres commerciaux n’ont permis de repérer une seule bombe. De telles mesures ne peuvent répondre à la menace. Il est impossible de transformer des villes en forteresses, tous les professionnels de la sécurité le savent. La meilleure façon de lutter contre les intentions terroristes consiste à investir dans les capacités d’enquête et de collecte de renseignements des forces de l’ordre. 
 
Des forces de police et des renseignements dépassés 
 
Pas un seul Etat de l’Union indienne ne dispose de bases de données de renseignements ou de capacités médico-légales de niveau international. On nous promet depuis longtemps la mise en place d’un centre national géré par le Bureau du renseignement. Promesse qui n’a pas été tenue pour l’instant. La plupart des forces régionales de police sont toujours en sous-effectifs, mal entraînées, mal équipées. 
En ce qui concerne la dimension logistique, il faudrait un appareil de réglementation efficace afin de superviser la vente et le stockage d’explosifs. Des explosifs au nitrate d’ammonium, concoctés par des mains habiles, peuvent s’avérer redoutables. Les terroristes viennent une nouvelle fois de le montrer à Ahmedabad et Bangalore, après Jaipur [frappé par des attentats le 13 mai dernier], Lucknow [le 23 novembre 2007], Hyderabad [le 18 mai et le 25 août 2007] et Bénarès [le 7 mars 2006]. A défaut d’une réglementation draconienne, ils continueront à pouvoir se procurer les explosifs dont ils ont besoin pour alimenter leur campagne de haine. De telles mesures peuvent-elles garantir un avenir sans terreur ? La réponse est non, puisqu’une grande partie de l’infrastructure terroriste est située hors des frontières de l’Inde [sous-entendu au Pakistan voisin]. Mais elles pourraient tout de même contribuer à rendre nos existences nettement plus sûres.
 
 
The Hindu

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