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Commentaire de Le péripate

sur De l'origine de l'instabilité financière... (1/2)


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Le péripate Le péripate 25 septembre 2008 09:46

 Ca m’embête de contredire un étudiant en sciences économiques, surtout après que les sommités avoxiennes en la matière se soientt déjà exprimées.

Simplement, quand même, sur deux points :

La concurrence libre et parfaite, etc.... Sur ce sujet, si les antilibéraux pouvaient débloquer leur horloge interne de l’année de la mort de K. Marx, ils pourraient éventuellement critiquer le libéralisme, et non l’école neo-classique (comparable au marxisme de par son scientisme et son usage absurde des mathématiques), d’où est issue cette histoire idiote de concurrence "libre et parfaite". En effet, l’économie de marché ne tend pas vers un équilibre fictif et stationnaire, mais au contraire accompagne en permanence les déséquilibres nés des innovations et des attentes des consommateurs. Bref, la concurrence n’a pas besoin d’être libre et parfaite, ni l’information complète ( ce qui est une impossibilité, bien sûr), pour être meilleure qu’un Etat omniscient, ou un comité théodule d’universitaires pseudos-savants.

Deuxième point : la dérégulation. Ah bon, on a dérégulé ?

Depuis Bâle I et maintenant Bâle II, le calcul du ratio de fonds propres rapporté aux prêts accordés par une banque n’est plus l’apanage de la direction de la banque mais le fruit d’un ratio imposé : Cooke, puis Mac Donough maintenant. L’effet d’une telle mesure, est qu’au lieu de penser “risque”, tout banquier qui se respecte pense Cooke et surtout à triturer ses engagements de façon à échapper aux contrôles de son autorité de tutelle et à prêter plus avec moins de capital. Une mesure bien intentionnée s’est donc transformée en une déresponsabilisation générale : je ne couvre pas mon risque mais je suis plus malin que la commission bancaire !

Réglementation encore, avec les agences de rating. Aves 3 agences “certifiées” au monde, nos financiers en sont revenus à un vieux syllogisme foireux : les agences de rating sont rares, or ce qui est rare a de la valeur donc les agences de rating ont raison. Après la démission Cooke, la démission Moody’s S&P Fitch etc…., plus besoin de réfléchir, je suis bordé vis à vis de mon comité de crédit, ah la sagesse des foules…, rateo ergo sum, AAA on y va…..

"Les accords internationaux, dits de Bâle II, ont accouché d’une usine à gaz que ne comprennent ni les dirigeants des banques, ni les superviseurs. Ils ignorent les situations extrêmes, celles de crise, précisément le moment qui compte. Ils s’appuient sur les agences de notation, des entreprises privées qui ont comme clients les banques, et ont bien du mal à être juge et partie. Rien de ceci n’est du laissez-faire.

En fait, on pourrait presque se demander s’il n’aurait pas été préférable de ne pas avoir de réglementation du tout, comme au dix-neuvième siècle, plutôt qu’une réglementation qui crée une fausse impression de sécurité et, d’une certaine manière, engage la responsabilité des gouvernements – et donc celle de leurs contribuables – qui ont mis en place de mauvaises règles. Bon, là, j’exagère, mais le message est important. Les adeptes de plus de réglementation doivent d’abord faire la preuve que le remède est meilleur que la maladie.

Drôle de dérégulation....

 


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