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Commentaire de Anouk Barberousse

sur Mise au point sur le suicide de Marie-Claude Lorne et l'université


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Anouk Barberousse 7 novembre 2008 13:39

 Le message signé "Bertrand Pierret" appelle, en raison de sa gravité, quelques commentaires supplémentaires. La présente mise au point n’implique aucune acceptation des propos souvent excessifs et inexacts tenus par ailleurs sur ce Blog, en particulier dans certains commentaires.

1) Son auteur paraît étonnamment bien informé sur certains points. M. Pierret prétend ainsi connaître le motif de la non-titularisation de Marie-Claude Lorne : la non-résidence à Brest. D’où vient cette information, si ce n’est d’un des deux membres de la commission qui ont voté la décision ? A moins que l’information soit fausse ? Mais comment en avoir la certitude ?

2) Quelle est la source de M. Pierret lorsqu’il affirme, de façon diffamatoire, que Mme Lorne ne résidait pas à Brest ? Mme Lorne résidait à Brest, au 2 rue de L’Amiral Le Querré. Il est possible d’en apporter la preuve matérielle.

3) L’auteur du commentaire renvoie au bel hommage du Blog d’une étudiante de Marie-Claude Lorne, en déformant ses propos. Ce qu’on lit sur le Blog, c’est la constatation que Marie-Claude Lorne était fatiguée après 5 heures de cours. Qui ne le serait pas ? Mais l’auteur du commentaire ajoute que ces heures de cours lui ont été attribuées “suite à une demande conflictuelle de Mme Lorne rompant ses engagements dès le début”. De nouveau, on peut s’interroger sur les sources des informations publiées, qui sont très précises. A quel mystérieux engagement est-il ici fait référence ? En signant son contrat, un fonctionnaire s’engage à respecter un certain nombre d’obligations, dont l’obligation de résidence. Il n’y a pas d’obligation spécifique liée à l’Université de Bretagne Occidentale. Or on peut, de nouveau, prouver que Marie-Claude Lorne résidait au 2 rue de l’Amiral Le Querré à Brest. Toute personne a par ailleurs sa liberté de mouvement dans une démocratie comme la France. L’auteur du commentaire veut-il dénier aux Maître de Conférences des Universités le droit de se déplacer en France, pour des raisons professionnelles ou familiales ?

4) L’allégation selon laquelle Marie-Claude Lorne ne mettait “pas les pieds à Brest, sauf pour ses cours” est également diffamatoire. Il existe des preuves matérielles qui montrent que Marie-Claude Lorne a, par exemple participé aux jury d’examen. Une signature montre ainsi que Marie-Claude Lorne a participé à un jury d’examen en juillet, où elle a rencontré le Président de la commission de spécialistes M. Pascal David. Elle n’a pas été avertie, à cette occasion, de sa non-titularisation. Selon plusieurs témoignages, elle a également participé aux réunions de son équipe d’accueil, et à vrai dire à toutes les activités du département de philosophie. Toute personne affirmant le contraire devrait en fournir les preuves matérielles, et pourrait dans le cas contraire être poursuivie pour diffamation, plus précisément pour propos susceptibles d’attenter à l’honneur d’une personne décédée.

5) Les propos sur l’Institut Jean Nicod relèvent de l’amalgame. En premier lieu, Marie-Claude Lorne n’était pas membre de l’Institut Jean Nicod, même pas membre associé. On voit mal la relation entre une tribune publiée par certains chercheurs de cet institut et la titularisation d’une collègue qui n’en faisait pas partie. Par ailleurs, le propos selon lequel Marie-Claude Lorne “continuait sa recherche à Paris en violation des règles et de ses promesses à l’embauche” est diffamatoire. Il s’agit de nouveau de mensonges odieux. On peut apporter la preuve matérielle que Marie-Claude Lorne a quitté le laboratoire parisien auquel elle appartenait comme chercheuse post-doctorale, l’IHPST à Paris, pour rejoindre l’équipe d’accueil brestoise associée à son département. De ce point de vue, Marie-Claude Lorne a eu un comportement exemplaire, alors que de nombreux enseignants-chercheurs cumulent encore plusieurs appartenances.

Les propos de Bertrand Pierret sont de nature à attenter gravement à la mémoire de notre collègue et amie Marie-Claude Lorne. Nous ne pouvons qu’espérer que M. Pierret ne fait pas partie du personnel de l’Université de Bretagne Occidentale, ou qu’il ne tire pas ses informations d’un membre de ce personnel. Dans le cas contraire, le Président de l’UBO prendra certainement les mesures qui s’imposent.

Anouk Barberousse et Philippe Huneman


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