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Commentaire de Silence

sur Il faut sauver le soldat François Hollande


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Silence 11 novembre 2008 18:32

François Hollande est un homme de grande qualité, et certaines attaques contre lui sont sans doute injustes.
La culture démocratique qu’il a tenté de mettre en place au sein du parti est admirable... Mais après le temps du débat démocratique, vient celui de la décision. Or Hollande n’a jamais été un véritable chef pour le parti.
L’exemple du traité européen de 2005 est assez flagrant. Lorsque la question s’est posée de soutenir ou non ce traité, Hollande a organisé un débat interne, suivi d’un vote : les militants se sont prononcés pour le oui. La décision étant prise, il fallait la faire respecter ; mais lorsque certains socialistes ont passé outre et fait campagne pour le non, Hollande a été incapable de les en empêcher...
Pour convaincre les électeurs il faut de la clarté : comment un parti incapable d’avoir une position claire et commune sur un sujet aussi important que l’Europe peut-il espérer qu’on lui fasse confiance ?

"Mais un parti rassemblant tant de mouvances contradictoires en son sein ne doit-il pas lui aussi être dirigé au centre ?"

Certes, si le but est de se maintenir à la tête du parti et d’éviter les fractures. Mais l’objectif d’un grand parti de governement comme le PS ne devrait-il pas plutôt être de gagner les élections ?

"L’orientation du parti ne devait et ne pouvait être donnée que par le candidat à l’élection présidentielle et c’est ce qui a été fait."

Vous semblez oublier une chose : l’écriture du "projet socialiste" pour les élections de 2007 a été effectuée plusieurs mois avant la désignation du candidat. Ségolène Royal n’a donc pas été libre de "donner l’orientation du parti", mais a dû au contraire défendre des propositions auxquelles elle ne croyait pas (comme le SMIC à 1500 euros et la généralisation des 35 heures).
L’élaboration de ce "projet" s’est donc faite dans l’esprit de la synthèse molle : plutôt qu’un projet pour la France, il s’agissait d’un traité d’armistice entre les différentes faction du PS. Un document destiné à satisfaire les dirigeants et militants socialistes plutôt qu’à convaincre l’électorat, qui éludait toutes les questions qui fâchent.
Impossible dans ces conditions de concurrencer le programme UMP, qui lui était conçu comme un véritable produit marketing calibré au millimètre : Ségolène Royal n’avait aucune chance. Et la désignation du candidat s’était faite de toute façon bien trop tard pour élaborer un projet alternatif.
Or, qui avait décidé ce calendrier ? François Hollande. La défaite de 2007 est donc bien son échec.

Tout n’est pas à jeter dans l’héritage de Hollande, mais il faut maintenant un premier secrétaire capable de faire respecter ses décisions.


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