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Commentaire de Herrera

sur Ségolène Royal : la force tranquille


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Herrera 17 novembre 2008 11:15

Sans nier les faiblesses récurrentes de Mm Royal, j’en suis arrivé, après pas mal de désapprobations sur le fond comme sur la forme, à lui reconnaître une véritable originalité, et une utilité réelle. Ses détracteurs vanteront face à vous les compétences de Martine Aubry, sa maîtrise des dossiers économiques, etc... Est-ce cela qui a manqué au PS ces dernières années ? Je ne crois pas. 

Je réécris ici une des analyses de Jacques Généreux sur le marasme du PS, analyse qui m’avait particulièrement frappé par sa justesse : si l’idéologie du parti a su se délaver au grè des circonstances et de ce qu’on appelait la crise de l’Etat Providence, son substrat idéologique le plus conséquent reste le marxisme, un système de pensée où la croissance se trouve montrée, par la multiplication des biens qu’elle induit, comme le nec plus ultra de la cohésion sociale... l’anthopologie marxiste ne voit pas dans l’homme un être qui a besoin de lien avec l’autre : ou il se fond dans sa classe pour préserver ses intérêts, où il se bat avec son voisin pour sa subsistance. Seule la croissance et son abandance permet d’atténuer cette misanthropie primitive et fondamentale.

Par là, on peut comprendre la perte de combativité du PS ces dernière années : intimement convaincu comme ses adversaires du primat de l’économie sur tout le reste, il a pu être porté lui aussi, dans son illusion sur une croissance seule garante du lien social, à mettre de l’eau dans son vin... Or, plus que de croissance, je pense que nous sommes pas mal à penser que c’est de liens sociaux dont ce monde a besoin, et le PS ne pourra pas indéfiniment tomber dans la même vision économiste de la société que ces adversaires sans provoquer une violente désamour de ses électeurs.

A partir de là, on pense ce qu’on veux de Royal, on peux même la railler sur certaines formes abruptes de ses interventions. Il n’empêche : elle seule a compris que c’est sur les valeurs que la bataille se joue, que ce sont des valeurs alternatives à l’individualisme dont la population a besoin, pas d’une gestion plus sage de l’économie ou plus efficace. Après avoir vu plusieurs interventions d’Aubry, je ne suis pas convaincu qu’avec toutes ses qualités elle se soit aperçu de cette nouvelle donne.

Pour commenter plus spécifiquement l’article d’Allain Jules, je crois, de plus, que la stratégie de Royal a été bien meilleure lors de ce congrès. Quant à la polémique sur les alliances avec le Modem, de qui se moque t-on ? Le Front Populaire n’était-il pas une alliance avec des centristes pour préserver la société d’un danger, le fascisme ? Sarko est moins méchant qu’un fasciste, mais il y a nécessité de le foutre à la porte de l’Elysée de toute façon.


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