Mr Santi,
De votre texte, je retiens la grande valeur de la dette qui fait marcher notre monde. Je retiens aussi que l’incertitude associée à cette dette a été "totalement" maîtrisée par la science économique.
C’est contraire à la morale car la dette, moralement condamnée, fait du bien à tout le monde et ses inconvénients ont disparu. C’est ma compréhension de votre thèse.
Je la prends au second degré et je pense que vous serez d’accord avec moi. Le titre "Le meilleur des mondes" est aussi celui d’un livre d’Aldous Huxley. Cette dystopie décrit un monde rationnel, rigoureux, sans problèmes économiques, moraux, humains, etc... C’est un monde terrifiant. Votre référence à Marx et à l’instrument de contrôle par la dette me donne un autre indice de second degré. Vous n’aimez pas du tout cette évolution de la finance et de la société.
Cette évolution a une valeur morale. Vous le notez dans votre texte. Je vous en propose un autre regard.
Une morale est à l’oeuvre dans cette société. Je l’énonce en deux phrases. "Ce qui rapporte de l’argent est bon. Ce qui en coûte est mauvais." Je sépare le bien du mal avec ces deux phrases. C’est donc une morale.
Elle guide toute l’activité financière, sans le moindre égard pour les humains qu’elle détruit. Je rejette donc cette morale.
Mais elle m’apprend qu’une activité financière est sous-tendue par une morale. La nature de cette dernière organise la finance. L’argent vient après la vision que ses acteurs ont du bien et du mal.
Cette vision du bien et du mal a changé en mal. Je vous l’accorde. Mais la morale continue de diriger la finance.