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Commentaire de André-Jacques Holbecq

sur Pour que l'argent nous serve, au lieu de nous asservir !


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André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 26 novembre 2008 11:16
@ Jimd

Intéressantes questions, car elles permettent de développer un peu et d’aller un peu plus loin que le seul effet de la création monétaire par les banques commerciales et ses effets sur la dette publique.
 
Maurice Allais écrit
 
1 - La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire.
 
2 - Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à des termes plus longs, ou tout au moins de même terme.
 
Cette double condition implique une modification profonde des structures bancaires et financières reposant sur la dissociation totale des activités bancaires telles qu’elles se constatent aujourd’hui et leur attribution à trois catégories d’établissements distincts et indépendants :

1. des banques de dépôt assurant seulement, à l’exclusion de toute opération de prêt, les encaissements et les paiements, et la garde des dépôts de leurs clients, les frais correspondants étant facturés à ces derniers, et les comptes des clients ne pouvant comporter aucun découvert ;
 
2. des banques de prêt empruntant à des termes donnés et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts, le montant global des prêts ne pouvant excéder le montant global des fonds empruntés ;

3. des banques d’affaires empruntant directement au public ou aux banques de prêt et investissant les fonds empruntés dans les entreprises
 
Il est difficile de répondre mieux que lui le fait, mais je vais essayer de préciser.

Les banques de prêt empruntent soit à des épargnants, soit directement à la Banque Centrale et elles sont rémunérés en honoraires pour leur travail d’attribution des prêts qui corresponds à leur expertise des risques de non remboursement de l’emprunteur (n’oublions pas cependant qu’à chaque prêt corresponds un certain nombre de garanties sous forme par exemple d’hypothèque, de caution ou d’assurance)
 
C’est donc bien la banque privée qui accorde le prêt mais les intérêts de ce prêt reviennent toujours soit à la collectivité (puisque ces intérêts sont versés à la Banque Centrale) soit à l’épargnant (qui de toute façon, pour avoir pu épargner, a bénéficié antérieurement, directement ou indirectement, d’une monnaie émise par la Banque Centrale)
 
La décision du prêt, sauf à tomber dans un travers trop "administratif", ne doit pas être le fruit d’une décision publique, sauf peut être dans des cas de très gros montants accordés à de grosses entreprises.
 
Non, ces prêts aux particuliers (ou aux entreprises) ne sont pas sans intérêt, mais l’intérêt revient non pas aux "faux-monnayeurs" actuels (les banques privées), mais à la collectivité qui, par les richesses qu’elle crée est en droit de créer la monnaie correspondante.
 
L’épargne serait rémunérée par les banques de prêts et les banques d’affaires suivant les besoins des entreprises et la quantité de monnaie nouvelle que décide d’accorder la banque Centrale ( suivant les besoins de l’économie, les risques de surchauffer ou de récession, etc.,)
 
Pour ma part je pense qu’en plus il faudrait deux taux d’intérêts distincts ; l’un, faible, pour les investissements "sociétaux", l’autre plus élevé, pour les autres types d’investissement et les crédits à la consommation
 
C’est évidemment un exemple de fonctionnement du système que j’ai tenté de proposer, c’est au politique à affiner les structures, mais il reste que le principal est que la masse monétaire en circulation doit être d’origine "banque centrale" et que les intérêts doivent revenir à la collectivité.
 
Puisque l’ensemble des crédits au *secteur privé* représente en France 1837 milliards d’euros (fin juin 2008), à 5%, c’est près de 60 milliards qui reviendraient annuellement à la collectivité

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