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Commentaire de bluerider

sur La présidence de George W. Bush a trouvé son symbole : une paire de chaussures volantes !


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bluerider bluerider 16 décembre 2008 12:18

DUCOUP JE ME DEDOUBLE AUSSI :

UN GESTE HAUTEMENT SYMBOLIQUE...

Creusons un peu. Cela me rappelle Nikita Kroutchev, qui usa de son talon sur les bans de l’ONU, pour menacer de quitter les lieux si on ne l’écoutait pas. Roland Dumas lui, dut quitter son ministère pour une jolie paire de Berlutti. Aujourd’hui on balance. Autre temps, autres moeurs.

Dans la foulée de Freud et de William Rossi, que faut-il y voir ici ?

Un geste de désespoir et de mépris. Jeter sa chaussure, cet objet qui ne franchit pas le pas de la porte de la mosquée, est une insulte suprème dans l’Islam. Il dit : Je t’exclus de ma religion. Le crime de la jeter est d’autant plus grand, car il oblige à se découvrir les pieds hors mosquée et en public, et à se baisser pour s’emparer de ses chaussures. C’est aussi un bien trés personnel, intime. le lancer c’est renoncer à sa propre intégrité morale et physique. C’est une sorte de martyr. Le rite est proche de celui des kamikazes. Suicide professionnel et social. D’ailleurs le brouhaha qui s’ensuit tandis que Bush rigole, laisse penser à un châtiment corporel immédiat, tandis que l’Irak entier s’est déchaussé depuis, et que des centaines d’avocats durent inonder son portable de messages de défense et de soutien (à suivre). A rapprocher des piles de chaussures contre les mines anti-personnel.

Mais encore ? La chaussure est aussi bien sûr le symbole du sexe féminin, la jeter nous plonge dans les arcanes complexes des relations sexuelles au sein de la communauté musulmane. Mais malgré la richesse de l’érotisme moyen-oriental, de Shéhérazade à Salomé, et l’érotisme intense du caché, du voilé, je vois plus ici une rage décuplée par l’interdit qui frappe au Moyen Orient l’expression publique de la sexualité "à découvert", comme elle s’affiche chez "les infidèles". et il faut que cette rage soit extrème, pour conduire un oriental, à "cette extrémité" bien plus taboue que "chez nous".

Du coup (de ce pied), c’est Bush lui même qu’il faut interroger. Une marionnette ? Une femme-lette ? Un guignol au bâton aussi long que son asexualité ? Un adolescent éternel, "joker" asexué devant l’Eternel ? Une quille ? (eh oui, vivement la quille...) Un forain devant son jeu de massacre ? Entrez messieurs dames, c’est par ici le spectacle, en technicolor et son THX... Bush a plaisanté : "C’était au moins du 10". Comme il a plaisanté devant une audience qui lui demandait ses pensées un certain 11 Septembre (par quoi tout a commencé, les tours émasculées etc...)... "I thought : What a terrible pilot !" Bush le déconnecté de la réalité rattrapé par sa propre réalité. Un instant, il a existé par la possibilité d’un choc frontal inattendu, peut-être le premier de sa vraie vie. Mais aussi Bush l’esquiveur, le galopin, le facétieux, comme lorsqu’on lui demande de quoi il a bien pu parler avec Kean, Hamilton et Zelickow, et pourquoi papa Cheney l’accompagnait ce jour là (le scandale des secrets par lesquels tout a commencé, les messes basses du bureau ovale, les bégaiements du DoD, les secrets du Pentagone et les oucases du DoJ).

Cette chaussure est aussi un symbole chtonien : "De la terre tu viens, à la terre tu retourneras, et ici j’ajoute : c’est tout ce que tu mérites". Un geste d’impuissance : La loi, et ma religion, m’interdisent de te tuer, alors je sublime l’acte avec un projectile, qui plus est sexuellement orienté.

Sinon... sinon la sandale de Mahomet exposée au palais de Topkapi à Istanboul fait bien un bon 47, impressionnante, et c’est par une sandale perdue que Bryan devient prophète adulé dans le chef d’oeuvre des Monty Pythons LA VIE DE BRIAN... entre ces deux visions plantaires de l’homme, je vous laisse choisir sur laquelle méditer selon vos états d’âme.


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