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Commentaire de Geneste

sur Restructurations dans l'industrie de défense européenne : -300 000 emplois d'ici 5 ans


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Geneste 29 décembre 2008 10:43

La France peut-elle se payer sa propre armée et être une "grande puissance" ? La réponse est clairement non. Nous n’avons pas les moyens de nous payer les cannonières pour intervenir partout. Nos forces navales et aériennes sont étiques, et nos soldats en Afghanistan très mal équipés. Nous pouvons par contre assurer notre propre défense. C’est pour cela que notre doctrine militaire dit que nous n’intervenons en théâtre extérieur qu’en coopération. Mais avec qui ? S’il n’y a pas de politique de défense européenne, ce n’est pas à la base un problème militaire, mais politique.

Contrairement à ce que vous écrivez et comme cela est prouvé dans mon ouvrage, la France peut se payer sa propre armée et être une grande puissance. Cela implique une révolution stratégique majeure et, notamment, un abandon de cette politique supplétive des US qui nous imbrique dans des opérations de police internationale douteuses où nous ne sommes pas nécesairement les "bons" contrairement à ce que certains voudraient bien faire croire (voir les déclarations récentes de M. Karzaï) et où nous défendons souvent des régimes largement corrompus. Une grande puissance ne se mesure pas à l’aune de son néocolonalisme mais à sa capacité à 2 choses :

1- Dire non quand ses intérêts sont en jeu et obtenir que le non soit respecté. A cet égard, on constatera que même en Europe, la France est peu respectée, notamment par l’Allemagne. Nous vivons donc une époque d’affaiblissement objectif de notre pays.

2- La capacité à entraîner les autres en montrant le chemin. Ce dernier point est moins économico-militaire que le précédent, il est aussi d’ordre culturel. Clairement, la France, à une époque, a été le leader mondial en termes d’entraînement des autres. Quand on constate combien le monde anglo-saxon a pris, depuis, le dessus sur la culture française, on peut être inquiet et nous sommes en passe d’être marginalisés (d’ailleurs, dans les réunions européennes, "l’élite" française qui nous représente parle l’anglais quand elle s’exprime alors même qu’il y a des interprètes dans la salle, etc...)

Enfin, dernier point en réaction à votre écrit, il vaut mieux être seul que mal accompagné. Le problème des coalitions, quelles qu’elles soient, c’est qu’elles ne sont pas démocratiques et donc pas sous le contrôle des peuples. Si nous voulions aujourd’hui partir d’Afghanistan, il suffirait d’organiser un référendum et de voter pour le départ, si nous y étions dans un cadre purement national. Avec la coalition actuelle, en tenant compte du fait que, justement, l’Europe et la France notamment refusent actuellement de jouer le rôle de grande puissance, nous ne pouvons quitter l’Afghanistan tant que Washington ne nous en donne pas l’autorisation...


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