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Commentaire de Illel Kieser ’l Baz

sur Victimologie et politique


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Illel Kieser ’l Baz 31 décembre 2008 17:27

@auteur
Merci pour cet article qui recadre quelque peu des propos qui circulent ici et là en complète synergie avec la gouvernance par la peur.

Vous avez eu l’à-propos de signaler le peu de considération réelle pour les victimes :

"Cependant, les déplorations médiatiques itératives de Mme Bachelot-Narquin sur le "drame" que vit la famille du petit garçon, curieusement, ne se sont accompagnées d’aucune mesure concrète de soutien à cette famille."


Mais vous concluez imprudemment :

"- D’autre part la déresponsabilisation systématique de la victime, système où le citoyen infantilisé va réclamer pour tout accident, outre des dédommagements légitimes, la désignation de responsables et de coupables, et la mise en oeuvre d’actions administratives, judiciaires ou politiques."

Sans revenir sur votre précédent avertissement : le soin apporté aux victimes et à leur entourage. Car le meilleur soin qui leur est apporté par notre Prince Président et ses secrétaires se constitue de déclarations incantatoires accompagnées parfois d’une invitation personnelle dans l’antre du souverain.

Vous faites bien de rapporter également les déclarations et articles de Serge Portelli qui méritent une certaines attention.

Cependant votre argument sur l’infantilisation des victimes est assez incohérent avec votre démonstration.
Quand vous parlez de "déresponsabilisation systématique de la victime" associée à une infantilisation de celle-ci on ne comprend pas bien où vous vous situez. De quoi parlez-vous, de qui ? De cette femme qui demande réparation à un directeur de restaurant pour s’être fracturé un membre en glissant sur une peau de banane ou des réparations que pourraient demander les parents du petit Yliès ?

La victime d’un viol, d’une agression n’a-t-elle pas le droit à "la désignation de responsables et de coupables" ?
La victime d’un accident grave survenu sur le chantier mal éclairé d’une municipalité n’a-t-elle pas le droit à "la désignation de responsables et de coupables" ?

Attention à ne pas trop inverser les propos car nous connaissons la propension des administrations et des services publics à se décharger de toute forme de responsabilité.

Où se situe la "déresponsabilisation" des parents d’Yliès, où se situe la "déresponsabilisation" d’une victime de viol, voire d’un traitement incestueux de longue durée ?

Attention à ne pas faire vous-même des amalgames au profit de votre démonstration. Il eut été sage de revenir sur votre premier propos en rappelant que certaine victimes ne sont ni infantilisées, ni déresponsabilisées mais carrément ignorées.
Pas d’accompagnement, pas de cellule de soutien, etc.

J’insiste sur cela car vos propos déclencheront très vite des commentaires indignés sur cette américanisation des procédures judidicaires, confondant pénal et civil, sur l’encombrement des tribunaux et vous obtiendrez très exactement la mise en cause de la victime elle-même, ou la banalisation de son préjudice ; le contraire de ce que vous semblez vouloir démontrer.

Si votre propos, loin de me paraître gauchiste - je ne vois pas en quoi - est mesuré et prudent, il eut falu qu’il le soit jusqu’au bout.
Merci


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