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Commentaire de Roland Verhille

sur 2009, le nouveau 1929 ?


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Roland Verhille Roland Verhille 8 janvier 2009 16:04

L’auteur est sain d’esprit en relevant que l’histoire de la crise de 1929 n’est pas claire, qu’elle a été et qu’elle est l’objet de controverses, de « reconstructions » opérées en fonction plus d’idéologies que de l’analyse scientifique des faits, que les professionnels de l’information (les journalistes) « n’y entendent mais », et que les prétendus économistes n’ont fait que contribuer à la désinformation. La crédulité humaine favorise ce genre d’embrouillamini.

Il convient d’abord d’expliquer qu’à cette époque, l’outillage statistique développé depuis le milieu des années 1900 n’existait pas. Pour comprendre la crise de 1929 et ses suites, on ne peut donc s’en remettre qu’à un faible nombre de données suffisamment sûres.

Une étude non suspecte de “Federal reserve Bank of St Louis” relève que les taux d’intérêt réels (inflation déduite) ont été brutalement abaissé de 10% à 2% en 1923 et jusqu’à 0,5% en 1925, puis relevés jusqu’à environ 5% en 1927 et 1928 ; que la masse monétaire rapportée au produit intérieur s’est accrue entre 1920 et 1928  d’environ 8 points de % ; qu’il y a eu d’importantes acquisitions de titres par la banque fédérale sur le marché (open market) ; qu’il s’agissait d’une politique visant à favoriser la croissance économique. 

Cela ressemble beaucoup aux politiques de dopage des économies appliquées depuis vingt à trente années, et particulièrement sous la présidence de Clinton, Bush les ayant encore accentuées suite aux attaques terroristes, ayant causé une succession de crises financières d’une gravité croissante jusqu’à celle extrême d’aujourd’hui.

D’autre part, les mesures entreprises à compter de 1933 par Roosevelt (le New Deal) pour combattre la crise ressemblent aussi énormément à celles en cours aujourd’hui : des politiques interventionnistes d’inspiration keynésienne dont une dévaluation du dollar de près de 50%. Celles de Roosevelt semblent même avoir été d’une bien plus grande ampleur que celles en cours.

Pour ce qui est des résultats atteints par Roosevelt, loués par les uns et vilipendés par les autres, il est certain qu’il était resté autant de chômage en 1938 qu’il n’y en avait en 1933. Il est tout autant certain qu’en plus du chômage, une montagne de dettes publiques a été édifiée de 1933 à 1938.

Il semble donc exact de relever que seule la guerre en gestation en 1938 ait sorti les USA de la crise de 1929 par la voie du réarmement du pays.

Tout cela n’est pas rassurant quant à la suite de la crise d’aujourd’hui, d’autant moins que le successeur de Bush intègre dans ses équipes des anciens de celles de Clinton. On verra si les gouvernements ont accomplis des progrès dans la gestion des crises qu’ils fabriquent. On peut en douter, tellement la démagogie les commande.


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