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Commentaire de Parpaillot

sur L'Allemagne, si proche si lointaine...


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Parpaillot Parpaillot 12 février 2009 15:46

Très bon article et bonne analyse de la situation ...

Contrairement aux Allemands très cosmopolites, les Français sont peu enclins à découvrir et à s’ouvrir à leurs voisins, surtout lorsqu’ils sont germaniques, qu’ils soient Allemands, Autrichiens, voire Suisses.

Pour en rester à l’Allemagne, j’y vois plusieurs causes :

Ce manque d’intérêt découle probablement de l’image différente que l’on se fait de l’Etat, de son rôle et de ses institutions politiques entre les deux rives du Rhin, voire au-delà.

En France le citoyen a une conception très monolithique de l’Etat-Nation, une vision très influencée par son histoire, à partir de la monarchie déjà, depuis le règne de Louis XIV notamment. Cette conception s’est renforcée lors de la Révolution française avec le jacobinisme, puis de l’Empire et jusque dans la présente Constitution de la Vème République. Durant cette chronologie historique, la France a presque toujours été dirigée par un Pouvoir centralisé fort, incarné par un "monarque" omnipotent, qu’il soit roi, empereur, ou président de la Vème République comme aujourd’hui.

Rien de tel en Allemagne dont l’histoire, en tant qu’Etat-Nation, est beaucoup plus récente (XIXème siècle). En effet, dans un Etat fédéral tel que l’Allemagne, le Pouvoir est beaucoup plus distribué, il n’est pas concentré - j’allais écrire confisqué - et personnalisé comme en France. Il se caractérise par des institutions politiques conçues pour la décentralisation vers les "Länder". Ceux-ci étant de véritables entités politiques dotées de réels pouvoirs, contrairement aux départements français qui ne sont que des divisions administratives. Il existe de ce fait des différences culturelles plus marquées entre les régions allemandes qu’en France. Ces différences culturelles contribuent à favoriser une certaine ouverture d’esprit.

L’Allemand est pragmatique, le Français plus dogmatique, ce n’est pas une critique mais un simple constat.

Cependant dans les deux cas, France et Allemagne, - mais ailleurs également - on constate que le formatage scolaire a fait des ravages, il a modelé la culture des générations montantes en favorisant le patriotisme, quand ce n’était pas du chauvinisme....

Les différences de personnalités des leaders actuels des deux pays accroissent l’incompréhension réciproque. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne partagent pas grand chose en commun, l’un étant dans le paraître, l’autre, en tant que fille de pasteur luthérien, beaucoup plus austère ...

La connaissance et la compréhension réciproques doivent passer par la culture avant tout. Jusqu’à la Renaissance, une bonne partie de l’héritage culturel de l’Europe est commune à l’ensemble des pays de notre vieux continent. Il convient dès lors d’abattre ces cloisons qui nous empêchent de mettre le nez à l’air, pour nous ouvrir aux spécificités culturelles de nos voisins. Que connait-on de la littérature, de la musique, de l’architecture, baroque notamment, ou de la peinture allemande en France ?

Oui, il y a encore beaucoup à faire pour en finir avec le syndrome des atlas scolaires, avec leurs couleurs qui divisent des voisins pourtant géographiquement si proches ...

Cordialement !


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