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Commentaire de valou5578

sur À propos du juge d'instruction


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valou5578 26 février 2009 10:47

Même si c’est un peu hors sujet, je tiens moi aussi à m’insurger contre les techniques d’interrogatoires lors des gardes à vue.

Mon époux a subi une garde à vue de 48 h, il en est resorti meurtri et choqué. Tant qu’il donnait sa version des faits, et qu’il allait dans le sens de ce qu’attendaient les gendarmes, tout se passait bien. Les entretiens étaient cordiaux, les gendarmes avaient un comportement normal et des questions factuelles.

Lorsqu’il a terminé sur sa version des faits, les questions se sont faites plus pressantes. On lui a suggéré d’en dire plus, les gendarmes ont affirmé qu’ils avaient des éléments accablants, que faute avouée était à moitié pardonnée etc... Mon époux n’ayant rien de concret à rajouter, il le leur a plusieurs fois signifié, mais la garde à vue s’est poursuivie et là, les gendarmes ont utilisé des pressions inacceptables. Ils lui ont dit que s’il n’en disait pas plus il ne passerait pas noël avec sa fille de 3 ans, que je serai obligée de vendre notre maison parce que quand on est en prison on ne ramène pas de salaire et que seule je ne pourrai pas assumer le crédit. Tout ceci bien sûr était hors audition et ne figure sur aucun procès verbal.

Une avocate est venue voir mon époux en garde à vue et lui a demandé comment ça se passait. Il n’a même pas parlé de ces pressions et intimidations, pensant qu’on lui demandait seulement s’il subissait des violences physiques ou des insultes. De plus, tous les moyens sont bons pour vous faire craquer. Il a dormi sur une banquette de 50 cm de large dans une cellule non chauffée (en décembre). On lui a refusé de prendre sa veste en cellule. Quand il a eu trop froid, il a demandé des couvertures supplémentaires qu’on lui a donné. Au fait les couvertures c’est sans drap, et l’état de propreté laisse évidemment à désirer. Lorsqu’il a enfin trouvé le sommeil, il s’est réveillé à cause de la chaleur étouffante. Et oui, ils avaient trouvé le bouton pour mettre le chauffage à fond. Bref, en garde à vue, les pressions diverses sont monnaie courante, et l’humiliation est de mise.

Sa première réaction à la sortie du tribunal, après sa libération, a été d’éclater en sanglots en balançant cette phrase qui m’a choquée :" Ca fait trois jours que je ne me suis pas lavé, que je porte le même slip et les mêmes chaussettes !!!" Il me semblait qu’il y avait des choses plus importantes, mais ce qu’il a retenu en premier, c’est qu’on avait porté atteinte à sa dignité humaine. J’en ai encore les larmes aux yeux.


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