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Commentaire de edivincison

sur Le divorce de la Maison Blanche et de ses espions


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edivincison (---.---.88.111) 31 octobre 2006 22:32

Après la condamnation sans appel, par M. Bertrand Damien, de ma vision des choses ci-dessus exposée - par laquelle je cherche à faire comprendre aux commentateurs de sa prose qu’ils sont à coté de la plaque - il est peut être bon de leur montrer que M. Damien lui-même est un grand naïf ; ou comme il le dit, « un agité progressiste » ou si vous préférez : un gesticulateur intellectuel à l’optimisme grave quant à l’importance de sa contribution à la compréhension de ce bas monde.

Grand pourfendeur des religions monothéistes dans son grandiose plaidoyer pour la laïcité livré avec son premier article, M. Damien se trouve pourtant à présent fustiger les déductions géopolitiques d’un agnostique au sens large du terme.

Eh, oui, M. Damien, moi aussi j’ai reconnu l’intangibilité de la notion d’infini, et reconnu dans le penchant religieux de nombreux grands savants la frustration infinie qui découle de l’inconnaissable et finit par les faire prendre appui sur la béquille que la foi leur offre, pour ne pas sombrer dans la folie.

Par quelles preuves m’autoriserai-je donc à prendre pour de la monnaie sonnante et trébuchante le fameux rapport en cause intitulé « National Intelligence Estimate ».

Voici une analyse agnostique de ce rapport qui serait :

d’abord une estimation : « Estimate »  les preuves peuvent attendre (mais on sait que M. Damien est tout fier de pouvoir prouver rien que l’existence de ce rapport) ;

« un document préparé »  en langage des services secrets : soigneusement piégé ;

« l’expression d’un consensus »  idem : on s’entend sur la meilleure façon de duper le lecteur ;

« Ce rapport confidentiel »  ça flatte l’ego du quidam d’être mis dans le secret et partant endort son esprit critique - s’il en a, on sait jamais ;

« assemblé »  beau montage, astucieux à souhait ;

affirme (...) « que la guerre en Irak a (rendu) le monde plus dangereux. »  chapeau tout de même pour leur honnêteté de ne pas prétendre d’en avoir les preuves.

Et ça continue dans le même goût :

« Les fuites anonymes sur ce rapport »  pour notre M. Damien donc autant de preuves ;

« révélées dans un article du New York Times »  c’est du sérieux, chacun sait que le NYT est un journal subversif ;

« vu le caractère classé du rapport »  c’est classe, vous faites donc maintenant partie du club des initiés, chers lecteurs ;

« La presse et les médias français sont restés étrangement silencieux sur cette affaire »  la presse française vous dit merde, M.Damien, et heureusement !

De tout cela, Bertrand Damien déduit que ce rapport est évidemment (et attention : pour lui le mot évidemment est déjà une preuve irréfutable)

« très gênant pour l’administration Bush (qui) venait juste de publier un rapport (...) qui affirme : « Nous avons fait beaucoup pour (...) amoindrir la légitimité perçue du terrorisme. » » (Soustrayez amoindrir la légitimité perçue pour faire plaisir à B. D., vous allez voir pourquoi).

Eh, oui : si la Maison Blanche avait affirmé qu’elle avait fait beaucoup pour amoindrir le terrorisme, Bush aurait effectivement pu éprouver de la gène.

Hélas, M. Damien, le rapport de la Maison Blanche reste très prudent et se contente de prétendre que la seule chose qui a été amoindrie est la légitimité perçue du terrorisme.

Et qui vous dit que ce n’est pas Bush lui-même qui avait exigé que ce rapport lui fournisse un prétexte pour encore nous serrer la vis, à nous autres Européens.

Pour comble de mégalomanie, M. Damien s’identifie carrément à l’opinion européenne en remarquant péremptoirement : « Nous dirons que les opinions européennes ne sont pas surprises ».

Espérons que quelques opinions éclairées de ce forum puissent ne pas être surprises par tant de prétention de la part de notre analyste politique autoproclamé.


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