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Commentaire de ffi

sur Crise systémique – Les solutions (n°5 : une constitution pour l'économie)


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ffi ffi 20 avril 2009 17:41

Le problème apparait monétaire. Mais la solution n’est pas monétaire. Depuis 40 ans, tout est géré de manière monétaire, de plus en plus, ceci indépendamment des conditions économiques réelles. Les titres et autres obligations, les monnaies nationales s’achètent et se vendent comme n’importe quelle marchandise. Or la monnaie n’est pas une marchandise, c’est une mesure.

S’il me manque du tissu pour terminer un vêtement, il ne me sert à rien de spéculer à la baisse sur le mètre pour avoir plus de tissus. De même, si je n’ai pas assez d’essence pour aller jusqu’à Paris, spéculer à la baisse sur le mètre ne rapprochera pas Paris !

La fausseté des conceptions monétaires a engendré la crise en multipliant les politiques inadaptées, mais changer la monnaie en gardant les mêmes conceptions inadaptées ne changera rien aux faits actuels. Il faut acter la faillite du système, de son organisation financière, mais aussi le système de pensée qui l’accompagne. C’est ainsi que les économistes se sont trouvés à la ramasse, complètement aveuglés par leurs conceptions erronées.

La solution au problème n’est pas monétaire. Ce serait de la magouille. De plus, la transition, tout le monde possédant des dollars, est infaisable et totalement irréaliste. Les gens n’ont pas besoin de monnaie, ils ont besoin de travailler et de manger.
Allons-nous devoir manger des billets ?

La crise semble monétaire car les spéculateurs ne voient plus l’argent arriver dans les caisses. Mais la cause première de ce tarissement n’est pas monétaire, n’en déplaise aux renfloueurs de tous bords. La cause est la formidable pression financière, auxquels ils se sont livrés depuis plusieurs décennies, qui a causé le pillage des infrastructures de production et des salaires.

Les investissements, dirigés majoritairement vers la destruction des infrastructures de production, leur délocalisation, la destruction des infrastructures publiques, la hausse décrétée des rendements, problématique en terme de qualité, l’usure, le commerce de l’argent et la rente, ont montré toute l’inefficacité de conduire l’économie par un marché monétaire.

Ces investissements n’ayant pas engendré un progrès, mais une frénésie de gadgets inutiles et jetables, une frénésie de crédits et donc beaucoup de dettes, vendus à coup de manipulation publicitaire, les retours sur ceux-ci sont absents. Et de beaucoup ! Le monde ne s’est pas enrichi, il s’est appauvri. Les gains escomptés sont devenus des pertes.

Le capital fictif, gonflé comme une baudruche, n’est plus du tout en correspondance avec le capital physique réel. Les magouilles opérées à l’ombre des bureaux, par nos sombres bourreaux, n’ont fait que prolonger un système vicieux, dont la chute n’en est que plus fatale.

Changer de monnaie n’y changera rien. Ce serait la énième magouille consistant à déclarer vouloir changer tout en ne changeant rien, pour prolonger encore ce système monstrueux d’injustice.

La solution est pour états de reprendre le pouvoir d’émettre des crédits publics directement, sans avoir à passer par les monopoles bancaires privés, donc sans avoir à payer d’intérêt sur les emprunts, pour qu’ils puissent mener directement une politique « contra-cyclique », alimentant une reprise fondée sur l’économie physique véritable, production agricole, production de biens, mise en place d’infrastructures publique collectives.

La réponse est économique, sociale, culturelle, politique, et non monétaire. Les réponses monétaires, elles sont apportées depuis 40 ans, ce sont les réponse de la pensée unique, de la seule politique possible. Avec l’efficacité que l’on constate ...

La réponse est aussi judiciaire. Les banques ne se sont-elle pas emparée des immeubles les plus cossus des centres-villes, avec de l’argent qu’elles n’avaient pas ? Les immenses gains qu’elles ont promis à leur client par des agents conseillers-commerciaux, les incitants à placer leur épargne sur les marchés, n’étant pas au rendez-vous, ne s’agit-il pas d’une fraude, de publicité mensongère, de tromperie ? Pire, Morgan-Stanley, aux US, par ex, pendant qu’elle incitait ses clients à placer leur argent sur certains hedge-fund, en douce spéculait à la baisse sur les même hedge-fund. N’est-ce pas une arnaque monumentale de leurs propres clients ?

Quittons donc ces lubies monétaires. Revenons-en aux choses concrètes. Quelle infrastructure est bonne pour telle région, pour telle commune ? Faisons des projets rigoureux, sérieux, voyons à quel terme ils sont rentables, puis permettons aux administrations de la république d’émettre gratuitement les crédits (sans passer par les banques) afin de mobiliser les ressources humaines et matérielles pour les faire aboutir.

Redonnons-nous le pouvoir de mener politique concrète.

Cela évitera aux représentants politiques toutes ces génuflexions en direction de l’ouest, tournés vers la Mecque des marchés mondiaux, cela leur évitera l’humiliation de devoir sans cesse invoquer les faveurs de ces dieux investisseurs, forts trop capricieux et malfaisants.

Nous, cela nous évitera de continuer d’être offert en sacrifice.


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