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Commentaire de lerian

sur « Socialement je suis de gauche, économiquement de droite »


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lerian 24 avril 2009 23:22

Je ne suis pas un spécialiste, mais il me semble que la notion de morale en économie est un peu déplacée. Si on construit un modèle économique qui suppose les gens altruistes, je doute que l’on arrive à quoi que ce soit de solide.

Au-delà de cette constatation facile, je commenterai le mot « social » tel qu’il est perçu par le quidam moyen que je suis, totalement dénué de connaissances sur la théorie économique.

 Ce que l’on appelle « social » en France n’est rien d’autre qu’une redistribution d’une partie non négligeable des profits des entreprises (45%) selon des critères décidés par la communauté. On peut toujours faire de la politique, de gauche ou de droite, concernant le bien fondé de ces critères de répartition, mais ce n’est pas ce qui m’importe ici.

Pour que cela marche il faut donc des entreprises saines qui dégagent des bénéfices et payent des impôts en France. Dans le cas contraire, lorsque le chômage explose, il y a de moins en moins d’entreprises pour payer le social et de plus en plus de gens qui en ont besoin.

Or, que se passe-t’il depuis le début de la mondialisation ? Les grandes entreprises multinationales ont décidé d’investir au maximum en Asie, où les charges sociales sont largement plus faibles que 45% des bénéfices, et de licencier un maximum en Europe, et surtout en France, pays le plus imposé du monde.

Donc, on ne peut pas compter sur ces grandes structures pour maintenir notre niveau de dépenses sociales. Seules des entreprises qui ne délocalisent pas sont suceptibles de continuer à payer 45% de charges sociales. Il s’agit des PME.
Mais, comme la concurrence intra-Europe et extra-Europe est libre (ou presque) ces PME ne sont pas compétitives et meurent petit à petit. En fait, depuis longtemps déjà, on est contraints d’emprunter et de s’endetter pour payer la facture sociale.

Moralité : soit on fait du protectionnisme pour ranimer nos PME, soit on décide de réduire ces 45% de prélèvements, notamment (surtout) en réduisant le train de vie de l’Etat, soit on fait comme si rien ne se passait en attendant le jour (proche dans ce contexte de crise) où les créditeurs de la France refuseront de nous prêter de quoi financer nos dépenses publiques. Si on augmente les impôts, bien sûr, on tue la consommation ou bien on sacrifie un peu plus la compétitivité des entreprises.

 Il s’ensuivra une faillite de l’état, et alors les risques de guerre civile seront très forts, surtout si on considère objectivement le communautarisme et les tensions entre « castes » qui empoisonnent notre vie quotidienne. Je laisse les admirateurs d’Olivier Besancenot écrire ce chapitre, tout casser et mettre le feu pour réparer les injustices semblant être leur idéal.

Ce que je cherche à dire, c’est que dans notre situation, se tourner vers l’état en espérant qu’il puisse sauver l’économie est complètement illusoire. Comme l’état est fauché, il emprunte pour injecter de l’argent dans le circuit ou faire des travaux divers. Si les travaux en question portent sur des secteurs où nous sommes compétitifs ou bien des secteurs qui le seront dans l’avenir, c’est risqué, mais c’est bien. Mais de toutes façons si l’état emprunte beaucoup, cela fait monter les taux d’intérêts et pénalise les entreprises privées qui ont également besoin d’emprunter. Et si l’état n’emprunte pas, il ne fait finalement que redistribuer l’argent du contribuable d’une autre façon. Dans tous les cas, l’état ne crée aucune richesse.


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