Nature de la crise financière : Le système est conçu pour exercer un contrôle total sur les individus
Le Rapport de l’Iron Mountain revisité
Global Research, Richard C. Cook, 9 mai 2009
Ce qui m’impressionne dans la crise financière
actuelle, c’est la l’absence quasi totale de soi-disant progressistes
pour apprécier l’ampleur de ce qui se passe ou le degré d’intelligence
derrière elle. Combien diront, par exemple, que la débâcle a été
manigancée délibérément, par la création puis la destruction des bulles
d’investissement de la dernière décennie ?
Quand le système financier crée une bulle, il
fait monter le prix des avoirs au-delà de leur valeur réelle en tant
que richesse en production ou en stock. Quand la bulle éclate, la
valeur des avoirs chute. Ceux qui ont des liquidités les achètent alors
à bon marché. Quand la poussière est retombée, un peu plus de richesse
a été concentrée dans moins de mains. Les riches s’enrichissent, et les
gens ordinaires se retrouvent dans un état d’endettement plus profond,
dans la pauvreté, et la pression s’exerce au bon plaisir des maîtres
financiers.
Les progressistes pensent que le système
devrait être « réformé. » Peut-être que le système bancaire a besoin
d’être réglementé à nouveau ou même nationalisé. Peut-être serait-il
possible aux familles confrontées à la perte de leur maison d’obtenir
des mensualités de remboursement plus basses auprès du tribunal des
faillites. Peut-être que le gouvernement plutôt que le secteur privé
devrait gérer le prêt aux étudiants.
Ce que nous ne parvenons pas à reconnaître,
c’est que le système lui-même est totalitaire. Cela signifie qu’il est
conçu pour exercer un contrôle total sur la vie des individus. Nous
sommes habitués à utiliser cette étiquette en pensant à des
anachronismes de l’histoire, comme le Communisme ou le Fascisme. Nous
ne comprenons pas que le Capitalisme mondialiste financier et le
gouvernement qui le protège, le permet ou même le contrôle, sont aussi
totalitaires.
Ce qui s’est passé au cours de la dernière
année, quand le système financier a fait apparemment faillite pour
renaître seulement grâce à l’énorme renflouage gouvernemental, fait
partie d’un mouvement qui existe depuis des décennies, voire des
siècles. La manière dont les contrôleurs travaillent a été étalée en
1967, quand Dial Press a publié la copie d’une fuite du Rapport de l’Iron Mountain.
Il s’agissait d’une étude mise sur pied par une équipe d’universitaires
et d’analystes, qui s’étaient rencontrés dans l’installation
souterraine abritant le Hudson Institute à New York.
Ce rapport commençait par assimiler la guerre
à un principe central organisateur de la société. Il déclarait : « La
guerre elle-même est le système social de base, dans lequel d’autres
modes d’organisations sociales secondaires sont en conflit ou
conspirent. C’est le système qui a gouverné la plupart des sociétés
humaines connues, comme il le fait aujourd’hui. »
Le rapport disait que, « L’autorité
fondamentale d’un État moderne sur sa population réside dans sa
puissance militaire. » Il disait que toute défaillance de volonté de la
part de la classe dirigeante pourrait entraîner une « véritable
dissolution des institutions militaires. » L’effet sur le système
serait, selon le rapport, « catastrophique. »
L’apparition de ce rapport a fait sensation
lors de sa sortie au début de la guerre du Viêt-nam. Dans le
gouvernement, les fonctionnaires n’ont pas fait de commentaire, et le
rapport s’est évanoui dans l’histoire. Mais certaines de ses parties
correspondent précisément à la situation en 2009.
Ceci parce que le rapport esquissait comment
la population civile d’un pays développé pourrait être contrôlée, même
en l’absence de grande guerre perturbant la vie quotidienne. L’un de
ces moyens était défini ainsi : « Un ... substitut possible au contrôle
des ennemis potentiels de la société est la réintroduction, sous une
forme compatible avec la technologie moderne et la marche politique, de
l’esclavage .... La mise au point d’une forme sophistiquée d’esclavage
pourrait être une condition préalable absolue au contrôle social .... »
(Cité dans Rule by Secrecy de Jim Marrs, 2000).
Nous voyons aujourd’hui le développement de ce
genre de « forme sophistiquée d’esclavage. » Comment pourrait-on
autrement qualifier le système qui soumet la population à la hausse
vertigineuse de l’endettement des individus et des ménages, à un écart
grandissant entre les riches et les autres, à une guerre justifiée par
la lutte contre le « terrorisme, » à l’érosion des libertés
individuelles, à l’expansion incessante du pouvoir alloué aux
militaires et à police, à l’écoute électronique généralisée, à
l’absence totale pour les hommes politiques de l’obligation de rendre
compte de leur malhonnêteté et délits, à des médias se consacrant
exclusivement à la mise sur pied de la propagande, etc
Rien de tout cela ne semble être en déclin
sous le gouvernement de Barack Obama. Même la reprise économique, que
Obama tente d’organiser grâce à un énorme déficit budgétaire keynésien,
est attendue par les économistes comme une nouvelle période de
« chômage, » comme celle de 2002-2005. Naturellement, les chômeurs ou
ceux qui craignent le chômage sont faciles à contrôler. Et la série de
guerres terrestres permanentes en Asie, provoquées par George W. Bush
pour le contrôle des ressources et la puissance géopolitique contre la
Russie et la Chine, se poursuivent sans relâche.
Rien de tout cela n’est accidentel. Comme le Rapport de l’Iron Mountain le précisait il y a quatre décennies, c’est ce qui a été prévu tout le temps.
Richard C. Cook est un ancien analyste du gouvernement fédéral qui écrit sur les questions de politique publique. Son livre « We Hold These Truths : the Hope of Monetary Reform » est maintenant disponible sur www.tendrilpress.com. Son site Internet est www.richardccook.com.
Original : www.globalresearch.ca/index.php ?context=va&aid=13551
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info