Non au doublage, non au massacre des films.
Le doublage est un luxe, savourons notre chance.
Quelle chance nous avons d’avoir des gens qui sont payés pour mal jouer de mauvaises traductions et les plaquer sur la bande-son de films innocents !
ce qui permet de jouir de l’image et des dialogues. ;
À moins d’avoir le front particulièrement bas ou de lire particulièrement lentement, il est tout à fait possible de jouir de l’image, des dialogues ET du jeu original grâce à l’absence de doublage.
Il y a quelque temps, j’avais posté ça :
Je voudrait commencer par poser l’évidence suivante : la question de la
VO n’est pas une question linguistique, c’est une question de respect.
N’oublions pas que le métier d’acteur est très dur. Quel est l’intérêt,
je vous le demande, de gâcher le travail de ces gens qui suent sang et
eau pour nous divertir en le détruisant en partie et en le mêlant à
celui d’acteurs de talent bien souvent moindre ?
Car le jeu d’acteur
est un tout. Il n’est pas possible, selon moi, de séparer le jeu
physique, la mimique, la gestuelle, de son jeu oral, de ses répliques,
de son élocution, de sa voix. En tout cas, lorsqu’on s’y essaie, les
personnages qui en sont victimes perdent en grande partie, voire
totalement, cette illusion d’âme, cette personnalité, que l’acteur
avait insufflée à son rôle.
Oh, il y a des exceptions, des doubleurs de talents, des acteurs qui,
comme Peter Ustinov, se doublent eux-mêmes et quelques films améliorés
par un doublage apportant une qualité supplémentaire au film.
Ce sont bien toutefois des exceptions et, dans la grande majorité des cas, le doublage
ne peut pas se départir de provoquer la susdite destruction d’une part
plus importante de l’oeuvre originale que n’importe quelle traduction
utilisée en sous titre...
J’ajouterais que le doublage
donne des résultats incongrus : comment pourrait-on imaginer le vieux
seigneur de Ran parler une autre langue que le Japonais ?
Pourtant ce
film est une adaptation de « The Tragedy of King Lear », un des
chef-d’oeuvres de Shakespeare. Oui, mais c’est avant tout un film de
Kurosawa Akira
(de son prénom, Akira, car en japonais le nom de famille se place avant
le nom. ça, c’était pour faire plaisir à Kroko. Je fais au passage
remarquer que ce fait me pose régulièrement un problème, dans la mesure
où le monde se divise entre snobs qui se conforment à l’usage japonais,
et non snobs qui se conforment à notre usage. résultat : je ne sais
toujours pas si Kenzaburo Oé s’appelle Oé ou Kenzaburo...)
Enfin, si on considère un film comme un beau voyage, je trouve que le doublage
enlève une bonne part de la saveur exotique de films étrangers. J’ai
beau ne rien comprendre au chinois, je trouve les films de Johnny To
plus jolis à l’oreille en VOST...
Pour sauter du coq à l’âne, je ferais remarquer que les titres en VO
anglo saxonne peuvent résulter de l’ « àplatventrisme » comme dirait
Skirlet, mais aussi de l’absence de traduction satisfaisante : comment
vous traduiriez « Eyes wide shut » ? « Ran » ?
Sans compter qu’il faut
un minimum de traducteurs comptétents : au Québec, on traduit
systématiquement les titres et voila comment Pulp Fiction devient
« fiction pulpeuse », ce qui est quand même assez ridicule, et surtout un
faute dantesque puisque la traduction de Pulp Fiction doit donner
quelque chose comme « littérature de gare » (dans ce contexte).
Moralité : le doublage est une invention qui résulte de la paresse intellectuelle de gens incapables de lire assez vite, et qui consomment des films comme d’autres des pizzas. J’ai beau aimer les pizzas, quand je vais voir un film, je vais voir une œuvre.
Doubler un film, c’est saccager cette œuvre. Les gens qui aiment le doublage sont comme des gens qui voudraient élargir le sourire de la Joconde sous prétexte qu’il est trop énigmatique tel quel, et puis changer le fond du tableau, trop sinistre, pour rendre le décor plus joyeux avec de grands aplats d’acrylique.
Sans ça, je suis assez d’accord pour dire que cette histoire d’UGC est assez risible, voire grotesque, mais de là à mériter 892 mots d’indignations, peut-être pas quand même.
Typhon