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Commentaire de Marianne

sur Europe Décroissance en campagne


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Marianne Marianne 25 mai 2009 12:42

@ l’auteur : D’accord pour en finir avec le capitalisme et inventer un autre système économique.

Le productivisme et la recherche du profit maximum forment un couple infernal qui conduit à la forme de croissance destructrice pour les hommes et l’environnement que nous connaissons - surarmement, guerre et déforestation, pollution des rivières et des ressources en eau, pollution de l’air que nous respirons,à grande échelle.

Je ne suis pas pour une société consumériste - j’ai horreur de la publicité, j’évite les emballages plastiques, j’achète des produits locaux, je cultive mon potager et je prends les transports en commun chaque fois que c’est possible mais je ne suis pas pour la décroissance.

Je pense que la croissance est nécessaire aux progrès humains mais une croissance respectueuse des hommes et de l’environnement... J’ajoute que prêcher la décroissance, c’est se faire le chantre d’une situation dans laquelle nous entrons précisemment. Quant aux pays du sud, ils y sont déjà depuis longtemps !

Mais je veux dénoncer ici ces gadgets politiques sortis tout droit des officines de la pensée libérale et autres thinks-tanks et qui apparaissent à la veille des élections pour nous faire avaler des couleuvres !

Ou quand l’apologie du dénuement se fait la complice objective du nouvel ordre mondial capitaliste. Car les décroissants s’inspirent entre autres d’un philosophe décédé en 2002, Ivan Illitich.

Voici quelques une des thèses qu’il défendait : .

Sur la médecine :

Parlant des occidentaux et des progrès de la édecine : “Un tel dégoût de l’art de souffrir est la négation même de la condition humaine”.

“La promesse du progrès conduit au refus de la condition humaine et au dégoût de l’art de souffrir”.

“Plus grande est l’offre de « santé », plus les gens répondent qu’ils ont des problèmes, des besoins, des maladies, et demandent à être garantis contre les risques, alors que, dans les régions prétendument illettrées, les « sous-développés » acceptent sans problème leur condition”.

Et l’escargot c’est encore lui :

Voici ce qu’il écrit dans son ouvrage “ Les territoires de la décroissance”, 2007.

La Sagesse de l’escargot

Celui-ci nous enseigne non seulement la nécessaire lenteur mais une autre leçon plus nécessaire encore. « L’escargot », nous explique Ivan Illich, « construit la délicate architecture de sa coquille en ajoutant l’une après l’autre des spires toujours plus larges, puis il cesse brusquement et commence des enroulements cette fois décroissants. C’est qu’une seule spire encore plus large donnerait à la coquille une dimension seize fois plus grande. Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, elle le surchargerait. Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille au-delà des limites fixées par sa finalité. Passé le point limite d’élargissement des spires, les problèmes de la surcroissance se multiplient en progression géométrique, tandis que la capacité biologique de l’escargot ne peut, au mieux, que suivre une progression arithmétique ». Ce divorce de l’escargot d’avec la raison géométrique, qu’il avait lui aussi épousée pour un temps, nous montre la voie pour penser une société de « décroissance », si possible sereine et conviviale.”

L’exemple de la limace qui n’a pas de coquille, donc pas d’habitat, donc pas de déchets et donc économies substantielles d’eau, d’énergie, etc... n’aurait-il pas été plus judicieux ?

La limace est plus décroissante que l’escargot !

Autres ouvrages d’Ivan Illitch (décédé en 2002) : “Une société sans école”, “Le chômage créateur”... Les titres parlent d’eux-mêmes.
Tout un programme n’est-ce pas ?




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