Il ne s’agit pas de ronchonner, ni de déplorer la disparition du
papier, ni même du livre... Il s’agit de se poser la question, en
fonction des tendances actuelles qui se confirment comme durables, de
savoir ce que nous aurons entre les mains pour en savoir plus sur nous,
notre prochain et notre monde. Je crois qu’il s’agît là d’une
discussion importante.
Il ne s’agit pas de la mort de la culture, mais de l’inévitable disparition du papier pour des raisons économiques, écologiques et politiques.
• Economiques parce l’entrée dans le monde de la paperasse, de la PLV et de la publicité de boîte aux lettres de deux milliards et demi de chinois et d’indiens posent de sérieux problèmes de production de papier (et ce n’est pas la première fois dans l’histoire, voir l’époque héroïque du papier chiffon).
• Ecologiques parce que les pollutions générées qui étaient jusque ici tolérables du point de vue du rapport entre le prix et l’apport ne le seront plus d’une manière massive en rapport avec le point précédent.
• Politiques parce que tant du point de vue de la gestion commerciale de la propriété intellectuelle que du point de vue du contrôle de la construction de la pensée et de la culture, il est plus avantageux de dématérialiser le livre et l’information.
Une fois ceci établit, sans pour autant de paranoÏa démesurée, il faut réfléchir au delà du titre volontiers provocateur.