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Commentaire de JL

sur M'enfin... il a raison, le président !


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Francis, agnotologue JL 27 juin 2009 10:51

Bonjour PJCA, sur le fond je n’ai rien à ajouter. En revanche, permettez moi de rebondir sur votre conclusion.« Dans la vie, il y a deux choses : le pouvoir et l’argent. Nous avons eu le pouvoir, maintenant il nous faut l’argent », aurait expliqué M. Jean-Charles Naouri, directeur de cabinet du ministre de l’économie et des finances Pierre Bérégovoy lors de son départ du ministère de l’économie en 1986.

Cette phrase je l’ai lue ce matin dans un article du Monde Diplomatique d’avril. Je voulais en faire un article. On y lit entre autre :

« Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le financement de l’économie s’est joué en trois actes dominés par trois acteurs : l’Etat, les banques, les marchés financiers. Pendant la reconstruction, l’Etat collecte de l’argent auprès d’institutions publiques (Poste, Caisse des dépôts), puis l’alloue en fonction des priorités du Plan. Le deuxième acte s’ouvre en 1966 : l’Etat délègue aux banques le financement de l’économie mais subventionne les prêts destinés aux secteurs jugés stratégiques (acier, défense, énergie, électronique). Les entreprises désireuses d’investir s’endettent auprès des établissements de crédit dans les limites définies par la Banque de France, elle-même dépendante du pouvoir politique. Ces deux phases ont un point commun : de manière directe ou indirecte, l’Etat oriente les capitaux conformément à sa volonté politique. Une rupture intervient au milieu des années 1980 quand la puissance publique décide d’organiser son propre retrait et, simultanément, de favoriser l’essor des marchés financiers. Les entreprises seront incitées à trouver des capitaux à la Bourse, les prêts subventionnés seront supprimés, et les banques s’ébroueront dans les eaux glacées de la concurrence. Ce troisième acte, sur lequel la crise ouverte en 2007 fait tomber un rideau (final ?), présente une particularité : il a été écrit par un gouvernement de gauche. »

Ce comportement de la gauche mérite selon moi, une courte analyse si on le compare avec celui qu’ont eu les communards il y a plus de deux siècles, je cite :

« … À Paris, dans les faits, les insurgés s’en tiennent à une gestion relativement modérée. Ainsi ne touchent-ils pas à l’or de la Banque de France, se privant délibérément d’un atout stratégique dans la lutte contre les Versaillais !… »

La droite légitimiste, historique, est celle des possédants : ils avaient l’argent et se partageaient le pouvoir. Si d’aventure la gauche arrivait au pouvoir, elle n’avait que le pouvoir, pas l’argent. Et cet argent public la démange, elle qui a toujours refusé d’associer pouvoir et argent. Cet argent, elle n’en veut pas ! C’est ainsi que Bérégovoy a fait ce que même la droite n’avait pas osé faire, dirait-on ! Je dirais quant à moi : n’avait pas besoin de faire, tant qu’elle était au pouvoir, et pour cause.

La quatrième phase, après les trois autres qu’évoque le Diplo, est celle qu’on trouve en filigrane dans votre conclusion  : le nouveau pouvoir, décomplexé, veut renouer avec la vieille droite : ne faire qu’un, du pouvoir et de l’argent.


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