Un film bon enfant et politiquement correct, le nouveau romantisme hollywoodien dans la lignée de « Strictly Sexual »
a l’air d’opérer avec une certaine efficacité. C’est finalement juste
une n-ième ode au legendaire esprit d’entreprise américain, à cette
putain d’envie de rebondir, aux ressources cachées que l’on trouve
quand on est au plus bas.
Une des scènes fortes du film est « la demande en mariage ». En effet, le
traditionnel « veux tu m’épouser ? » est remplacé ici par : "veux-tu baiser
avec moi devant une camera pour faire de l’argent ?", une déclaration
d’amour de ce nouveau genre, bien plus sincère que les mièvreries usées
que l’on professe habituellement.
Hollywood n’est pas dupe, il a bien compris l’essor du porno avec
l’Internet. Plus qu’une incitation à la prostitution, ce film est une
réflexion sur ce qu’est véritablement la prostitution. En effet, dans
toute notre activité il y a forcement un coté prostitution, esclavage,
baisse de dignité. Finalement, tout travail est prostitution. Pour
faire correctement un travail on est obligé d’y croire. Donc, quelque
part on vend sa foi. C’est exactement du même acabit que de louer à
l’heure ses orifices corporels, ou, qui sait, c’est peut-être même pire. De toutes
façons, c’est l’essence même de l’esprit d’entreprise : location horaire
de ses orifices (corporels et spirituels).
Le porno n’est qu’une exhibition des performances d’un organe, au même titre que le chant lyrique. Il a, chez l’adulte, le même rôle que les contes de fées chez les enfants.