• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Delarue

sur Mécréant contre les fétiches : Qui sème le sacré récolte le blasphème


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Delarue Christian Delarue 3 août 2009 14:18

A propos du « string exsudant d’une putain de Hollywood » (de CLM).


Les fétiches ne concernent pas que les figures sacralisées de la religion. D’autres demi-dieux s’imposent aux humains notamment à ceux moins bien « positionnés » dans les divers rapports sociaux qui clivent les sociétés capitalistes. Les fétiches, ce sont aussi les entitées englobantes fétichisées comme la Nation, l’Entreprise, la Famille. Mais l’individu en perte de sens pris dans le tourbillon de la marchandisation du monde peut s’ériger lui même en icône. On connait la critique sévère d’Eric Fromm puis celle de Christopher Lasch sur le narcissisme de notre époque. On ne saurait cependant aller trop loin dans la vindicte. La stigmatisation doit porter sur les processus d’en-haut non sur les individus eux-mêmes tout comme la critique de la religion est libre mais le respect du aux croyants de droit (sauf à incriminer des pratiques bien particulières).

CLM pointe à raison d’autres icônes survalorisées par définition : l’icône politique, l’icône du spectacle, icône de la fortune… Sa liste n’est pas limitative. Son tord me semble d’y incriminer la laïcité et la sécularisation au lieu de la marchandisation du monde. Contre « la société comme un temple païen » il rêve à bas bruit de rétablir un judéo-christianisme historique "marqué par le désaveu de l’idolâtrie".

Ce faisant, il en vient à incriminer l’objet de rejet de tous les intégristes du monde, à savoir le string. L’un des artifices les plus excitants portés surtout par les femmes mais inventés par les hommes pour les hommes. Mais ce n’est pas sur le mode féministe que la critique est portée. D’autant que les féministes peuvent en porter ainsi d’ailleurs que les altermondialistes masculins. En fait, ici, une fois de plus, le string est rapportée à la putain comme ailleurs le voile islamique à la bonne musulmane et le dévoilement à l’occidentale dépravée. Toujours la même rengaine pudibonde. Au lieu de s’en prendre à la publicité sexiste on attaque les personnes saines qui aiment la séduction sans apprécier les insultes. Faut-il répéter qu’une péripatéticienne, une prostituée, une putain donne son corps pour de l’argent à des hommes. Que la prostitution n’est pas un métier comme les autres. Que le proxénète est un exploiteur odieux et que le client porte une grosse responsabilité dans la reproduction du système. Par ailleurs les grandes religions se sont toutes accommodées peu ou prou de la prostitution. Critiquer le système iconomaniaque doit porter sur ses outrances mais s’accompagner du respect des adeptes des porteurs d’icônes. Comme la critique de la religion doit s’accompagner du respect des croyants à l’exception de certaines pratiques.

Christian Delarue


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès