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Commentaire de Shangry

sur Fraude sur Internet : l'écrivain Léandre Bergeron arnaqué par un auteur de Tunisie


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Shangry 20 août 2009 06:32

Bonjour,

Je trouve cet amalgame dangereux et le raccourci quelque peu facile.
Dire : "Les éditeurs existent pour séparer les bons manuscrits des mauvais et proposer aux acheteurs de leurs livres des produits de qualité. Il existe une multitude d’éditeurs qui assurent une diffusion aux ouvrages les plus divers : littérature haut de gamme, populaire, fantaisiste, érotique, de croissance personnelle, astrologique et une foule d’autres genres. Si un auteur n’a réussi à se faire publier par aucun éditeur professionnel, c’est peut-être parce que ce qu’il écrit est inintéressant, voire déplacé et haineux comme dans le cas des écrits de M.Brahim, ou simplement mal rédigé (erreurs de syntaxe, d’orthographe, etc). Peut-être l’auto-édition n’est-elle qu’une façon d’offrir une tribune à des gens qui n’en méritent pas« , c’est d’abord nier le rôle numéro un d’internet, formidable outil de culture et de propagation de la connaissance, qui embarrasse tant de gouvernements, tant de politiciens, en permettant au citoyen lambda de voir un peu plus loin que le bout de sa muselière. Personnellement, je sais ne pas être encore prêt pour le circuit traditionnel des éditeurs. Les sites d’édition libre me permettent de trouver mon public, et plus encore, de me trouver moi-même, en tant qu’auteur.
D’autre part, qui »ne mérite pas de tribune«  ? Quid du fameux droit d’expression, de cette liberté fabuleuse que nous nous efforçons tous de défendre ? Même le plus inculte des auteurs a droit de s’exprimer, même le plus vulgaire des révoltés a le droit de se rebeller. Nier ces valeurs fondamentales, c’est défendre le non-droit, le silence, qui sont les ennemis de tout auteur qui se respecte.
Je l’avoue, il m’arrive, sur http://www.inlibroveritas.net/ où sur d’autres sites, de lire des textes à la qualité inégale, même pour moi qui ne fait pas partie du cercle des éditeurs qui »existent pour séparer les bons manuscrits des mauvais et proposer aux acheteurs de leurs livres des produits de qualité« . Mais ma force c’est justement de les lire, de chercher à encourager l’auteur s’il le mérite. Dire »untel peut être édité, untel ne devrait jamais être édité car il n’a pas de talent" , c’est non seulement ignorer que certains très bons auteurs se sont vus refuser l’édition de leurs premiers romans non pas une mais plusieurs fois, mais c’est également dangereux : c’est encourager le lecteur à croire que ce qu’il trouve dans les rayons de son supermarché ou chez son libraire est sa seule option. C’est un pas vers la pensée unique, vers la lobotomisation collective que nous infligent beaucoup de médias. Or, la richesse de l’âme humaine et de la connaissance n’a jamais eu le vernis de l’unicité.
En outre, par ces quelques lignes, vous ne faîtes rien de moins que considérer tous les indépendants de l’écriture, les édités à comptes d’auteur, et les communautés littéraires d’internet comme un seul et unique ramassis d’auteurs ratés et condamnés à l’échec, et cela sonne comme une insulte, que je ne pouvais laisser passer. Je ne suis ni solidaire du piratage effectué par Mohamed Anouar Brahim, ni partisan de la pensée unique.
J’encourage ceux qui liront cet article et ces commentaires à visiter le site d’ILV, afin de se forger leur propre opinion sur les sites d’auto-édition, plutôt que de se conformer à votre opinion qui est malheureusement très loin de la vérité.
Cordialement. 

 


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