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Commentaire de Boulie

sur La vérité qui dérange


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Boulie (---.---.102.172) 14 novembre 2006 19:30

Quelles que soient les motivations politiques d’Al Gore, ce film a le mérite d’exister. Ce qui y est rapporté est en adéquation avec les modèles de prévision climatique les plus pertinents, mais aussi avec les orientations du GIEC, de l’ONERC, de l’ADEME, etc... Alors tout un chacun pourra toujours gloser sur l’hypocrisie américaine, la récupération politique et autres banalités critiques, l’essentiel est bien d’améliorer et d’approfondir sa conscience des impacts inéluctables que le réchauffement global va générer sur nos modes de vie, tout autant que sur les relations Nord-Sud, dans les deux ou trois décennies à venir.

Je rêve de tomber sur un forum où les gens proposeraient ou partageraient des solutions crédibles, pragmatiques et citoyennes pour lutter contre le réchauffement global. Il ne s’agit pas seulement d’acheter un vélo, de s’éclairer à la bougie ou de prôner la décroissance.

Un forum où les gens, après avoir acté qu’existent des technologies permettant à leur voiture de consommer moins de carburant, qu’existent aussi des techniques autorisant la production d’une énergie non polluante, sans émission de G.E.S. (électromagnétisme, captation de l’énergie du vide, etc...) se poseraient des questions simples sur les raisons pour lesquelles la puissance publique ne met pas en oeuvre tout ce qui est en son pouvoir pour les développer.

Un forum où pourrait se constituer un réel courant d’opinion sur la nécessité de faire pression sur l’Etat, nonobstant les lobbyies de l’énergie, pour consacrer plus de moyens au développement et à l’application de ces technologies.

Les échéances électorales à venir m’invitent à penser qu’aujourd’hui est le bon moment pour mettre le débat sur la table de nos futurs responsables politiques avec l’estampille « Voilà ce qu’est l’exigence du peuple dans ce domaine ». Mesdames et Messieurs les politiques, lorsque vous accéderez au vrai pouvoir, vous aurez à préparer le pays (pour ne parler que de la France)à une véritable stratégie d’adaptation au réchauffement climatique. Vous aurez à prendre des positions fortes à l’international pour contribuer à coordonner les politiques publiques dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, de la réduction des GES et du soutien aux pays émergeants (ne serait-ce que pour tenter de contenir les flux d’immigrants fuyant les régions pauvres dont la désertification va s’accentuer). Il ne tient qu’à vous de commencer à vous affranchir de la pression lobbyiste de l’énergie, des constructeurs automobiles, de certains groupes industriels qui peinent à voir le moyen et le long terme et ce faisant, occultent le fait qu’une récession majeure réduirait considérablement leurs marges. Il vous appartient de fonder vos décisions politiques sur le pragmatisme et sur l’élargissement de votre conscience des enjeux : exemple, dès lors que vous connaissez l’existence de dispositifs qui permettent d’économiser 30, 40 ou 50% du carburant consommé par nos voitures, nos camions et nos navires, comment comptez-vous créer les conditions d’une généralisation de leur utilisation par les constructeurs automobiles et les industriels des transports (les transports en France = 27% des GES totaux émis par le pays) ?

Comment comptez-vous agir pour faire baisser le prix d’achat et d’installation des chauffe-eau solaire, dont le retour sur investissement, déduction faite des aides publiques actuelles, dépasse encore 10 ans ? Comment comptez-vous significativement booster le développement de l’éolien, sur terre et en mer ? Inciterez-vous enfin la recherche institutionnelle à prendre en considération la R&D de technologies de l’énergie « alternatives » aux programmes actuels - de type fusion froide, captation de l’énergie du vide, dispositifs sur-unitaires électromagnétiques, etc... ? A tout le moins, d’en commander une évaluation crédible et dégagée de tout a priori ?

Certains, tel Nicolas Hulot, ont engagé cette mise au pied du mur des présidentiables. C’est bien. Il est dans son rôle et il utilise sa notoriété et ses moyens médiatiques dans un sens d’intérêt général évident.

Mais cela ne suffira pas si un fort courant d’opinion ne vient pas étayer ce type d’initiative. Le film d’Al Gore constitue à mon avis un élément important de l’émergence de ce courant d’opinion. C’est la raison pour laquelle je me garderai bien d’exposer quelque critique que ce soit à son endroit.


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