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Commentaire de David Chauvet

sur Scandale Charal : Tués pour rien


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David Chauvet David Chauvet 4 septembre 2009 23:04

Chers internautes.


D’abord, permettez-moi de vous remercier d’avoir pris connaissance de cet article et de vous être donné la peine d’y répondre. Beaucoup de points ont été soulevés et ont déjà trouvé une réponse lors des échanges. Un point supplémentaire mérite, je pense, d’être évoqué.


Il m’a été reproché de manquer de retenue, voire d’être un « intégriste », en « demandant aux gens d’être végétariens ». Pourtant, si vous lisez attentivement mon article, il n’est à aucun moment prescrit quoi que ce soit. Je me contente d’apporter des informations, en particulier sur le fait que la consommation de viande n’est pas une nécessité, et de discuter en conséquence du bien fondé du fait de tuer les animaux pour notre alimentation.


N’y voyez pas une manœuvre ou une hésitation à dire les choses : c’est tout le contraire. C’est que je ne souhaite pas que le débat prenne une tournure identitaire, avec d’un coté les végétariens ou les végétaliens, de l’autre les mangeurs de viande. Cette question cruciale qu’est la condition animale mérite mieux que cela. Toute personne, pour qui l’éthique importe, ne peut l’ignorer. Elle sait que les arguments ad hominem ne peuvent suffire à apprécier la question. Certaines réactions épidermiques, refusant à titre préliminaire tout changement dans leur alimentation et rejetant mes arguments comme « intégristes », me font penser à un refus radicale d’examiner la question au fond. Mais, qu’on le veuille ou non, la question se pose à tous.


Comme je l’ai dit, les animaux dits « de boucherie » sont tués pour rien, à part notre plaisir culinaire. Aucune nécessité ne commande de manger les animaux, et j’estime que notre plaisir ne peut justifier qu’on les fasse souffrir et qu’on les tue. C’est le cœur du débat, et la question que chacun doit se poser, sans tenter de la fuir en la réduisant à un « intégrisme ». Ou bien il faudrait dire qu’Einstein, Gandhi, Léonard de Vinci, Théodore Monod, Tolstoï, Lamartine, et j’en passe, qui rejetaient la viande au nom du respect dû aux animaux, n’étaient qu’une bande d’intégristes !


Tirer les conséquences pratiques d’un jugement éclairé par la raison n’est pas faire preuve d’intégrisme. Le débat sur la consommation carnée ne date pas d’hier mais de l’Antiquité, avec Pythagore, Plutarque ou encore Plotin. Il s’est poursuivi plus tard avec Montaigne et Rousseau, entre autres, pour parvenir jusqu’à nous. Plus que jamais, la question se pose, si nous considérons le nombre de victimes : 3 millions par jour dans les seuls abattoirs français.


En ce moment même, les avocats de la marque Charal font pression auprès des médias, hélas avec succès, pour que les images tournées par L214 disparaissent d’internet. Je trouve cela très choquant : n’a-t-on pas le droit de savoir de quelle manière cette entreprise traite les animaux ? Demandons-nous de quel coté se trouve l’intégrisme et la censure, et de quel coté l’ouverture au débat.


Avec mes salutations,


David Chauvet


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