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Commentaire de Deneb

sur Le travail artistique, grand absent du débat sur le téléchargement


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Deneb Deneb 16 septembre 2009 12:25

Economie pour le matériel et le travail, l’anti-économie pour l’immatériel, voilà ma vision de l’avenir. Mais cela nécessitera une révolution mondiale. Elle est justement en train de s’accomplir. La crise économique, la cause et la conséquence de cette révolution va se poursuivre jusqu’à ce nouvel équilibre.

Quelle est cette anti-économie qui régira l’immatériel dans l’avenir ? Ce sera logiquement la valorisation du partage de Savoir. La grande erreur que commettent les économistes est de parler de "l’économie du savoir« , »la propriété intellectuelle" et d’autres oxymores manifestes. Le Savoir ne doit logiquement pas être économisé, mais partagé. L’économie du Savoir signifie en fait la valorisation du secret. Alors que le Réseau rend le monde de plus en plus transparent, cette valorisation du secret est forcément condamnée. Les voix se lèvent en ce moment pour la défendre, comme Guaino et Coppé qui fustigent la transparence, Guaino allant jusqu’à associer l transparence à une dictature. Pourtant le citoyen ordinaire est transparent, avec ses inscriptions dans différents fichiers publics ou privés. Chacun de nous possède en effet une carte bancaire, un téléphone, une carte d’identité.... Puisque le citoyen est déjà transparent, de quelle transparence parle Guaine ? De celle de l’Etat, évidemment. Guaino est donc en train d’essayer de nous convaincre que la transparence de l’appareil de l’Etat conduirait à une dictature ? Son discours est la preuve que la politique de l’économie de l’immatériel est très clairement une manipulation.

Le problème avec l’économie de l’immatériel est la notion de propriété. Qui possède donc un poème, celui qui l’a dans un livre à dorures ou celui qui le connait par coeur ? Dans l’immatériel, la propriété n’a pas de sens, puisque le seul moyen de le valoriser est de le partager.

Un artiste, ce n’est pas un métier. C’est un don. Je suis intimement persuadé que chacun de nous le possède, mais certains arrivent à le valoriser mieux que d’autres. Son travail, sa performance, sa prestation sont valorisés par l’echo qu’ils suscitent auprès du public.Plus il y a de l’echo, plus l’artiste gagne en notoriété. Et la notoriété est monnayable - on ne va jamais me faire croire qu’une personne que des millions admirent puisse un jour mourir de faim ou de froid. Comment s’y prendre pour transformer sa notoriété en bien matériel ? Comme un artiste, avec imagination et élégance. Au dernier recours il peut toujours vendre de l’espace publicitaire, ce qui n’est certes pas un moyen très élégant, mais à défaut d’imagination....

Dans le monde où le rayon d’action de l’économie sera limité au monde  matériel et à la rémunération du travail sur commande, tandis que l’immatériel sera régi par l’anti-économie du partage du Savoir, les artistes seront les maitres du monde.


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