• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Cédric

sur Par précaution, surtout ne changeons rien !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Cédric (---.---.172.188) 16 novembre 2006 12:44

Je cite Kirinyaga,

« Pour le reste il n’y a aucune raison que les OGMs comportent un danger plus important pour la santé que le croisement naturel de deux plantes. »... Sur quel(s) argument(s) ((scientifique(s)) vous basez-vous ?

« Il y a un autre risque, économique. Celui qui permet à des sociétés de breveter des graines et d’assujettir des paysans en leur interdisant d’utiliser comme semence le produit de leur travail. Là aussi la loi peut encadrer les choses facilement. » Sur quel(s) argument(s) (politique(s) et économique(s)) vous basez-vous ?

« Enfin, le risque de la monoculture, qui fragilise considérablement la production en cas d’apparition de nouvelle maladie, est toujours présent, mais pas spécifique aux OGMs. » Sur quel(s) argument(s) agronomique(s) vous basez-vous ?

Doit-on simplement rappeler quelques fondamentaux et quelques exemples ?...

- Dans le premier cas cité ici, le croisement naturel de deux plantes et les mutations possibles engendrés donnent une nouvelle espèce, potentiellement colonisatrice dès lors que cette espèce puisse s’imposer. Dans ce cas, l’équilibre naturel (sur lequel la biosphère repose) est fondamentalement changé puisque que l’introduction d’une nouvelle espèce change forcément la donne. Oui, mais voilà, il faut distinguer mutation naturelle et mutation artificielle, dont les paramètres sont totalement différents...

Dans le cas des mutations naturelles, les nouvelles espèces s’imposent naturellement et avec le temps... ou pas ; les espèces animales et végétales environnantes s’adaptent ou disparaissant avec le temps. C’est donc la nature qui fait son petit teste, et ça marche parce que ça devait être comme cela.

Dans le cas des mutations artificielles et l’introduction des plantes génétiquement modifiées de la main de l’homme, cela n’est plus le cas. Par exemple, l’introduction et la colonisation du territoire se font à vitesse grand « V » et le déséquilibre engendré est à la fois exponentiellement dangereux et irrémédiablement balancé d’un côté, sans retour de possible de l’autre. C’est l’argent qui est le moteur, non plus la nature.

Il existe donc un risque sanitaire engendré par un risque naturel associable au déséquilibre provoqué. Pour le moment, si nous voulons faire de la culture OGM, alors qu’elle se fasse en système clos et non en système ouvert, et dans un but de recherche puisque nous ne connaissons pas encore les risques.

- D’où le deuxième point qui découle en partie du premier : risque économique ou pas. Aujourd’hui, la compagnie experte en OGM s’appelle Monsanto. Elle est côtée en bourse, elle fait des millions de dollards, elle vend à des millions de paysans ses graines et elle vend ses produits finis (i.e. manufacturés, tels que les fromages, les légumes, les céréales, etc, etc...) à des millions de consommateurs.

Point de risque économique donc, puisque Monsanto est affichée comme leader sur le marché. On prend un géant, et rien à côté ne résiste : David et Goliathe, c’est de la mythologie ! Premier risque économque donc, doublé de ce qui suit.

Mosanto est aujourd’hui accusée par diverses associations de provoquer maintes famines dans des parties du monde, agrémentée de déséquilibres politiques, guerillas, financements occultes d’organisations mafieuses, etc, etc...

En cela, prétendre que les lois (déjà présentes pourtant) vont changer quelques choses est se fourrer le doigt dans l’oeil jusqu’à l’homoplate.

De plus, puisque nous ne connaissons pas encore les risques sanitaires possibles, un trosième type de risque économique doit être envisagé. Dans le cas d’un risque sanitaire, la population humaine sera forcément touchée. Qui d’autres que les hopitaux et sécurités sociales des différents pays vont être devoir payer le coup ?!

- Risque de monoculture maintenant... Le risque de monoculture n’est pour l’instant qu’amoindris dans le monde, dès lors : (1) que les espèces cultivées sont différentes, parfois d’une parcelle à l’autre, parfois d’une exploitation à l’autre, parfois d’une commune à l’autre et (2) la monoculture n’est possible que dans les pays riche où le transport est possible à moindre coup.

Nous raisonnons donc en occidentaux bien portant et égoïstes, mais nous ne représentons même pas un quart de la planète.

Je m’interroge sur le bien-fondé de vos arguments précédents. Voici donc quelques questions. (1) Pensez vous franchement que l’intention des multinationales OGM est de rendre heureux la moitié de la planète atteinte de famine ? (2) Pensez vous aussi que le lissage à l’occidental de toutes les cutures est éthiquement envisageable ?

La cuture OGM, c’est juste une question de colonisation (au sens naturel et au sens polico-économique), et rien d’autre.

Cédric

PS. : je suis heureux d’apprendre donc que je suis démagogue, idéologue et conservatiste... bah oui, je suis de gauche ! Mais c’est vrai aussi que c’est super éthique que de changer la nature comme bon semble à l’homme occidental !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès