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Commentaire de Redberry

sur Le fret ferroviaire sur une voie de garage


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Redberry 20 septembre 2009 16:26

Oui, Olivier Cabanel, je comprends tout ça. Je voudrais à mon tour vous préciser que je ne conteste absolument pas vos analyses sur la LGV. Tel n’est pas mon propos. Je m’en garderai bien n’ayant pas lu l’expertise Reverdy, ni même d’ailleurs le dossier LGV Lyon Turin de RFF. Par principe, je ne me permets pas de prendre position sur des choses que je ne connais pas.


Ma réflexion porte sur l’analyse de votre contreproposition, ses avantages, mais aussi sur ces implications, voire ses éventuelles conséquences négatives en particulier sur le trafic ferroviaire voyageurs. Comprenez moi bien il ne s’agit pas de chercher la petite bête mais à la limite plutôt de vous signaler les objections que ne manqueraient pas de vous faire vos détracteurs. Après vous en faites ce que vous voulez.

Or je vous ai signalé dans mon message précédent deux constats PUREMENT FACTUEL sur les implications de votre projet : 
- la remise en cause d’une grande partie de la desserte voyageurs en Rhône Alpes,
- l’inadaptation de votre projet à répondre aux acheminements fret qui ne vont pas vers l’Italie mais qui vont (ou viennent) de la vallée du Rhône.
Sur ces deux constats vous ne m’avez pas répondu.

Concernant la ligne existante Ambérieu-Chambéry-Modane, support de votre projet, vous l’avez présenté initialement comme DéJA dédiée au fret avant d’admettre que ce n’était effectivement pas le cas. Si donc vous voulez que cette ligne soit à l’AVENIR dédiée au fret cela signifie qu’elle ne verra plus circuler de trains voyageurs. Les gares qui la jalonnent dont j’ai donné la liste (non exhaustive) n’auront donc plus de dessertes voyageurs. Pouvez-vous assumer cela ?

Pour la relation TGV Lyon Turin elle-même, effectivement la ligne de la Bièvre via Beaurepaire, La Côte St André, Rives est une alternative entre Lyon et Grenoble (me semble que cette option a même été étudiée attentivement) mais avez-vous conscience qu’elle ne pourrait pas débouchr sur l’Italie si comme vous le demandez la ligne actuelle de Montmélian à Modane est dédiée au fret et que vous refusez la construction de ligne nouvelle. On aurait alors une ligne Lyon Turin limité à Grenoble !!!!!!!!!!!!!! De la même façon votre projet ne permet plus la desserte voyageurs des vallées de la Maurienne et de la Tarentaise !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Par ailleurs, je ne partage pas totalement votre vision des « catastrophes écologiques ». Je m’explique. 
Vous nous dites que la réalisation d’un shunt St André le gaz-Voiron (qui traverserait les « Terres Froides » à hauteur de Virieu sur bourbre) un moment présenté comme une alternative au projet actuel serait une catastrophe écologique et que vous préférez le passage du TGV par la plaine de la Bièvre. Est-ce l’avis des habitants de la plaine de la Bièvre ? Je vous conseille d’essayer d’aller en parler aux habitants de Marcilloles, Brezins, ou St Etienne de St geoires (pays de Mandrin). 
Là où je ne suis pas d’accord avec vous c’est que votre vision sous-entend qu’il y aurait des paysages sensibles écologiquement et d’autres non. Pour moi tous les paysages sont sensibles écologiquement et méritent le respect. Je connais le lac des « Terres Froides » qui a notamment inspiré le magnifique poème apocryphe de Lamartine. Mais je connais aussi les coins sensibles écologiquement de la Bièvre. (si vous le souhaitez je peux vous indiquer les coins super pour les écrevisses dans les nombreuses rivières comme le Rival, ou pour voir les cervidés ou les sangliers descendant des Chambarans s’abreuver. smiley) ) On ne s’en sortira jamais en opposant le respect d’une région plutôt qu’une autre. Alors on ne fait plus aucune infrastructure ? Pourquoi pas. Mais ça n’empêchera pas le trafic routier de se développer quitte s’il le faut à ce que ce soit avec des véhicules électriques. Ma vision est plutôt de soigner l’insertion environnementale des lignes nouvelles de transport collectif. Mais bon. 

Dernier point, celui de la rentabilité des lignes nouvelles. Qu’est-ce que ça veut dire ? les aspects financiers sont-ils les seuls à devoir être pris en compte ? Sur quelle durée calcule-t-on le retour sur investissements ? Selon la durée prise en compte on sait que ça change tout. Comment sont valorisés les effets irréversibles sur la nature ? Ne devraient-ils pas avoir une valeur infinie puisqu’ils sont irréversibles ? N’est pas parce qu’ils devraient être valorisés avec une valeur infinie que finalement les autorités et l’administration ne les prennent pas en compte ? Cela modifierait en effet toutes les décisions prises ces dernières décennies et notamment le « tout routier », dont on se rendrait compte qu’elles ont été faussées. 



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