• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Bardamu

sur La nouvelle campagne pour le don d'organes : choquante ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bardamu 29 octobre 2009 12:12

Très bon article !... perspicace et courageux !

Il est, en notre réjouissante contemporanéité, un point essentiel à souligner :
-« Nous ne sommes désormais plus propriétaires de nos corps... comme de nos âmes et nos esprits, d’ailleurs »
Oui ! en tout domaine, la frontière entre vie publique et vie privée a disparu, et, avec le mondialisme -et non la mondialisation !-, plus rien dès lors ne nous appartiendra !
Il ne reste qu’un tabou à dépasser : celui de l’inceste !... et le tour sera joué.

En tant qu’objets d’un libéralisme triomphant, nous ne pouvons guère être autre chose que des marchandises ou des consommateurs -eux-mêmes chosifiés-de ces dernières.

La greffe est en cela symbolique.
Le rapport preneur-donneur y est flou.
Sitôt le consommateur à terre, il devient consommé !
Sarkozy l’a compris, en honorant de sa piètre présence le centre Paul Brousse, à l’occasion de sa 2500 ème greffe du foie.
En un superbe lapsus, d’ailleurs ! où il évoquait la « greffe de la FOI » !... oui, celle en ce libéralisme qui fait de nous des consommateurs marchandises (consommateurs-consommés) devenant à l’occasion des consommés clients (consommés-« consommants ») !
En ce curieux rapport, l’homme en tant que tel disparaît.
Lui, sa vie et sa mort.
Ici, on le veut mort quand il est encore en vie -on le guette au bord de l’agonie.
Et on cache son trépas, comme on a dissimulé sa vie -sa disparition est littéralement honteuse : on entoure son corps sur le lieu de l’accident pour le soustraire aux regards, et on l’emporte dans un emballage : il porte alors l’estampille commerciale du « donneur »-objet !
Du statut de client, il est passé à celui de marchandise dont on teste la qualité, la fraîcheur, la traçabilité ! 
Les frontières entre la vie et la mort s’estompent, comme celles entre la vie privée et la vie publique -à la soixantaine, vous devez déjà prévoir les modalités de vos funérailles !
La médecine est devenue morbide, elle nous enterre avant l’heure !
Les blouses blanches ne sont que de noirs corbeaux, leur hygiénisme supprime toute trace de vie !
Vous voulez quitter ce monde ; votre corps, en un ultime appel au secours, leur signale cette envie de repos, d’apaisement définitif, mais ils vous retiennent avec le plus grand acharnement.
Vous êtes leur !
Vous finissez alors légume, condamné à regarder couché sur un lit multifonctionnel « dernier cri » M6 et TF1 pour le restant de vos jours.
La fin de l’existence, de nos existences, passera désormais par deux diktats, deux principes mortifères : ceux de la santé et de l’écologie.
La future gouvernance mondiale a besoin de ces deux principes pour s’installer !
D’ailleurs, il y a là un paradigme troublant, ô combien cynique et horrifiant en cette affaire de domination passant par le bien commun : l’incinération écologique !
Un carton contenant des cendres que l’on met en terre : le carton se dissout écologiquement dans le sol ; les cendres le nourrissent et, en cadeau, une petite graine incluse dans le kit mortuaire donnera naissance à un arbre de vie.
Enfin, vie et mort réunies, sans frontières, confondues, ne faisant qu’une.
Tout est là, en ce symbole : vous encombrez les élites, les garçons... même morts, vous prenez trop de place !
Ils se nourrissent de vous : alors, disparaissez proprement en leur laissant un bel arbre !... juste pour qu’ils en profitent encore de cette nature qu’ils ont préalablement saccagée.
Non égaux devant la vie !... hum ! pensez donc !... vous imaginiez que nous le serions dans la mort !... naïfs !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès