• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Philou017

sur L'affaire du sauvetage d'AIG, un cas d'école du capitalisme corrompu par l'état


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Philou017 Philou017 15 novembre 2009 14:38

L’auteur : «  »Répétons le : de tels agissements n’ont rien à voir avec le libéralisme. Ce capitalisme là, qu’un autre auteur a appelé « le capitalisme de Davos », n’est rien moins qu’une mise en coupe réglée de l’économie par une clique qui sait s’assurer les bonnes grâces de l’état complice. « 

Vous vous faites de douces illusions. Le capitalisme a toujours fonctionné comme cela, de façon plus ou moins voyante. Vous n’avez pas encore compris que la dérive des systèmes capitalistes qui consiste à faire un maximum de bénéfices sur le dos de la société fait partie intégrante du système et de la nature humaine telle qu’elle existe aujourd’hui.

Seule la loi et la régulation par l’état dans le sens de l’intérêt général peut limiter ces dérives.Penser autrement ne peut qu’être l’expression d’une utopie assez étonnante par ces temps où la dérégulation amène de façon évidente les incroyables dérives auxquelles on assiste.

Le capitalisme encourage de tout temps l’avidité et l’égoïsme. Et plus c’est dérégulé, plus c’est évident. Seule un aveuglement idéologique comme le votre peut vous empêcher de le voir clairement. J’ai du mal à comprendre comment quelqu’un comme vous, qui a un discours construit et moral, peut persévérer dans une telle vision des choses.

J’ai été voir sur votre blog :

 »Je suis un ancien militant syndical , passé graduellement au libéralisme entre 94 et 2000, ayant fini par déduire de mes multiples expériences personnelles et professionnelles que l’intervention de l’état ne résolvait que rarement les problèmes de société qu’elles prétendait combattre, mais qu’elle était au contraire en grande partie le problème.« 

Apparemment , votre opinion se base uniquement sur une analyse du fonctionnement des entreprises et de leur rapport à l’état dans l’état actuel des choses. Il est vrai que le passage du modèle Français basé sur un dirigisme régulateur de l’état à un mode libéral n’a pas été sans dérives et mauvais ajustements.

Mais on peut toujours gloser sur les relations états-entreprise, votre position ignore fondamentalement deux aspects de base du problème ;

L’équilibre entre la recherche de profit du capitalisme et les besoins des gens repose sur un rapport de force. Le libéralisme invalide ce rapport de force en faveur du capitalisme de façon extrême et précarise un monde du travail qui ne peut plus se défendre face à la pression du »résultat« et de la »rentabilité" exigée par un système avide de profits.

D’autre part, le capitalisme qui n’a pour objectif que de faire des profits, et n’a aucune préoccupation sociale ou d’intérêt général ne peut que connaitre les pires dérives si on le dérégule. C’est ce qui se passe.

Je ne comprend pas que ca vous étonne.

L’auteur : "C’est la collusion entre état et capitalisme financier qu’il faut combattre, et non le renforcement des prérogatives de l’état dans la bonne marche des affaires. « 

Vous êtes rigolo. De tout temps, il y a eu une alliance objective entre le pouvoir et les forces de l’argent, et je dis cela sans idéologie aucune.

Au Moyen-age, les rois avaient besoin du financement des notables pour financer leurs projets (investissements, guerres, infrastructures).

C’est devenu encore plus vrai à notre époque industrielle, où cette dépendance d’abord envers une élite capitaliste, est devenue une dépendance à l’égard d’un système financier de plus en plus puissant, et notamment aux banques.

Dans l’entre-deux guerres, le gouvernement dépendait du bon vouloir du »Comité des Forges« pour obtenir des prêts, y compris le Front populaire. Après la guerre, la dépendance s’est déplacée vers les banques. Aujourd’hui, l’énorme dette de l’état le rend dépendant des banques qui tiennent ses créances. Ce qui explique son asservissement à celles-ci.

D’autre part les politiques dans notre système électoral dépendent des financiers pour financer leur campagne, même avec le remboursement de l’état.

Ces relations incestueuses Pouvoir-finances ont toujours existé. le libéralisme ne fait que les rendre plus évidentes et incontournables.

En libéralisme, le pouvoir des entreprises et des établissements financiers augmente. Ils deviennent tout-puissants. Ce qui veut dire qu’ils ont forcement plus d’emprise sur l’état, quel qu’il soit.

Il faut se souvenir du ministre socialiste Jospin allant dérouler le tapis rouge à Toyota à Valenciennes pour s’en convaincre, si besoin est.

Il suffit d’entendre les rotomontades du G20 sur son désir de »moraliser le capitalisme« et le peu de mesures prises effectivement pour se rendre compte qui dépend de qui.

 »Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir".


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès