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Commentaire de Voltaire

sur Cécile Duflot : écologie politique, décroissance et valeurs de gauche


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Voltaire Voltaire 14 décembre 2009 14:43

Le projet d’Europe Ecologie ne manque pas d’intérêt, et part de bonnes intentions.
Néanmoins, comme le souligne l’auteur, il lui manque souvent des éléments de réalisme pourtant indispensables. Ce n’est pas toujours le cas chez tous les membres de ce regroupement, mais la vision de Mme Duflot, en particulier, pâtie d’une absence de considérations pour les mécanismes de fonctionnement de notre société.

Surtout en plaçant l’environnement, en non l’humain, au centre de leur modèle, les Verts, encore plus qu’Europe-écologie soutiennet parfois des initiatives allant à l’encontre de l’intérêt des classes modestes, ou irréalistes. Deux exemples illustrent ce problème en Île-de-France :

- Afin de limiter les déplacements urbains, et donc la pollution liée aux transports, les Verts proposent de densifier l’habitat, notamment autour des gares. Or, la région parisienne souffre déjà d’une densification excessive, beaucoup de Franciliens aspirant justement à plus d’espace autour de leur logement. La solution ne passe donc pas par une densification accrue, mais par une diminution de la demande de transports, en déconcentrant l’emploi (à l’inverse de la politique de pôles actuelle, dont la Défense est l’exemple par l’absurde).

- Comme l’auteur le signal, il faut appeler un chat un chat. Décroissance est synonyme de récession. Même pour la bonne cause, une décroissance/récession économique diminue mécaniquement la richesse d’un territoire, et donc ses capacités financières ( pour agir à différents niiveaux) et les emplois disponibles. Sur l’emploi, Mme Duflot défend l’idée de création de 50.000 emplois « verts ». Mais en condition de décroissance, on assisterait là à un simple transfert d’emplois d’une activité vers une autre, voire à un solde globalement négatif. Et faute de croissance, la région serait incapable de mettre en oeuvre des mesures de soutien auprès des personnes les plus touchées.

Je partage donc assez largement l’analyse de l’auteur sur le rôle des écologistes : s’ils sont indispensables dans les assemblées et organes de gouvernance, afin de sensibiliser les politiques aux dégats possibles sur l’environnement de leurs actions, leur modèle économique manque encore trop de réalisme pour leur confier les rennes du pouvoir.

Pour autant, si je considère le modèle actuel présenté par l’UMP pour la région comme économiquement absurde et socialement inhumain, j’ai été très défavorablement surpris par les idées énoncées ce week-end par Mme Aubry sur l’emploi, qui préconise de nouveau un nombre massif d’emplois aidés, donc à la fois couteux et temporaires.
Le développement durable, c’est aussi des emplois durables... et il faut pour cela que ces emplois soient économiquement justifiés. Et la qualité de vie, principale préoccupation d’une majorité d’habitants, semble étrangement absente de ces discours.
Bref, il est temps de replacer l’habitant et ses préoccupations au coeur des projets politiques, plutôt que de vouloir le faire rentrer à tout prix dans des modèles théoriques et/ou idéologiques.


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