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Commentaire de T.B.

sur Une étude scientifique renforce les opposants aux incinérateurs


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T.B. T.B. 1er décembre 2006 22:28

Albertville : le dépaysement de l’enquête sur l’incinérateur soulève un tollé mercredi 13 avril 2005

Pollution - Silence... dioxine

Trois ans après le début des enquêtes visant à faire la lumière sur la pollution de toute une vallée de Savoie par l’usine d’incinération de Gilly-sur-Isère, le procureur d’Albertville vient de demander le « dépaysement du dossier » au profit de la juridiction de Marseille, ce qui reviendrait à dessaisir la juge actuellement chargée du dossier.

Ce dessaisissement, que beaucoup de victimes assimilent à une tentative d’enterrement du dossier, intervient alors que l’instruction fait ressortir la responsabilité d’élus locaux et de hauts représentants de l’État qui, pendant des années, ont fermé les yeux sur les rejets toxiques de cette installation. La magistrate chargée de ce dossier a d’ailleurs prononcé cinq mises en examen, dont celle du maire UMP d’Albertville, de deux responsables de l’usine et d’un fonctionnaire de la Drire pour « risques causés à autrui ». Michel Barnier, Hervé Gaymard, un conseiller de Raffarin et deux anciens préfets de la Savoie, qui tous avaient laissé fonctionner l’incinérateur alors que la toxicité de ses fumées était prouvée, seraient également sur la sellette.

L’usine d’incinération de Gilly-sur-Isère, appartenant au syndicat intercommunal du secteur d’Albertville et exploitée par une filiale du groupe Lyonnaise des Eaux-Suez, a été fermée le 24 octobre 2001, suite à la publication d’analyses révélant des taux de dioxine sur le bétail alentour très supérieurs aux normes admises. Jusqu’à sa fermeture, cette usine traitait 27500 tonnes d’ordures ménagères par an, mais la capacité de son incinérateur étant inférieure à 6 tonnes par heure, elle n’était pas tenue par la législation au contrôle du taux en dioxine de ses rejets. Bien qu’alertées par les habitants, les autorités de l’époque n’avaient pas jugé bon de faire procéder à des examens. Paul Girot de Langlade, préfet de Savoie à l’époque des faits et qui poursuit aujourd’hui sa carrière aux Antilles, s’en est justifié en déclarant qu’il avait « déjà assez de dossiers à (s’) occuper » et que « cela coûtait 4000 F par analyse » (de dioxine). Pourtant, dans un rayon de dix kilomètres autour de l’usine, 26 communes et 41000 habitants étaient concernés par ces fumées toxiques. 365 exploitations agricoles touchées, près de 7000 bêtes, 2 millions de litres de lait, 24 tonnes de produits laitiers (fromage, lait), 12 000 tonnes de foin coupé durent être détruits. La facture s’élève à 16,5 millions d’euros. Quant aux habitants de la région, ils enregistrent depuis une augmentation inquiétante du nombre de cancers.

Aujourd’hui, le gouvernement voudrait imposer le dépaysement de cette affaire et le silence sur ce scandale, d’autant plus que plusieurs ministres ou proches du pouvoir sont impliqués. Dans ce scandale, comme dans beaucoup d’autres liés à des questions de pollution, on retrouve la complicité des élus, des représentants de l’État et des grands groupes industriels. Face au mépris de ces gens-là pour la santé publique, la population ne peut compter que sur elle-même pour imposer la fermeture des sites dangereux d’abord, obtenir réparation ensuite.

(il suffit de cliquer sur « Alberville incinérateur » et on trouve ce lien) Merci Forest.


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