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Commentaire de sobriquet

sur Les folies écologiques d'un architecte


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sobriquet 16 janvier 2010 15:05

Ce genre de projet a quelque chose de féérique. Je suis parfois tenté d’y croire.

Pourtant, je vois mal comment ce serait réalisable : pour nourrir 50 000 personnes, en micro-agriculture biointensive, il faudrait compter 500 m² par personnes, soit au total 25 millions de m². Cela, pour une alimentation strictement végétalienne. Y ajouter un élevage de poules ou de lapins augmenterait considérablement cette surface. Exploiter les océans alentours pourrait permettre de réduire cette surface, au prix d’une empreinte écologique bien plus importante.

Admettons alors que l’on puisse réduire cette surface à 10 millions de m², grâce à la pêche. Ce projet ayant une emprise au « sol » de 200 000 m², une division suggère que les cultures se répartiraient sur une cinquantaine d’étages. Les 700 m de haut ne seront donc pas de trop. Le soleil pourrait apporter l’énergie nécessaire aux cultures du premier étage. Pour les 49 étages restants, il faudra sans doute compter sur l’énergie des vents ou des courants marins. Comme on est dans un petit cycle fermé, l’énergie de la biomasse sera sans doute un mauvais calcul. Espérons que ces sources suffisent, surtout qu’il faudra en plus compter là dessus pour déplacer la ville, chauffer les habitant, alimenter en électricité les équipements.

Comment les étages de cultures pourront être entretenus sans trop d’efforts ? Sans apport extérieur d’engrais ni de pesticides, il faudra compter sur nos excréments et sur les équilibres entre niches écologiques. Dans une agriculture étagée, cela reste à inventer. De plus, avec une production si intensive, l’intervention de l’homme devra être régulière, et une majorité de la population devra y passer le plus clair de son temps.

Je me pose également des questions sur les coûts de maintenance d’une telle installation. Plus elle aura besoin de services et d’outils technologiques, plus elle devra dégager de production et de richesses pour les financer, alors qu’elle part déjà avec un handicap. Il faudra que le bénéfice dégagé par la production alimentaire recouvre le coût des prestations tertiaires extérieures , et alors, on se demande quel sera le bénéfice pour le prestataire. Mais on ne sera peut-être plus dans une société libérale ?

Et le recyclage, et le renouvèlement des matériaux ? Etc. J’ai encore plein d’interrogations de cet ordre, mais beaucoup sont spéculatives. J’ai du mal à concevoir qu’un tel projet ne conduise pas à une mini-dictature exploitant ses habitants, ou à un mini-empire exploitant les ressources des voisins.


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