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Commentaire de José Lopez-Martinez

sur Salim Lamrani : « De puissants intérêts se cachent derrière la cyberdissidence de Yoani Sánchez »


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José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 26 février 2010 10:37

La réalité Internet à Cuba, c’est la surveillance omniprésente du ministère de l’Information, un seul fournisseur d’accès à Internet, ETEC, qui alimente l’un des réseaux les plus restreints au monde où les cybercafés sont quasi introuvables. L’Internet cubain est divisé en deux réseaux. Le “national” permet seulement l’accès aux sites gouvernementaux, totalement contrôlé par la dictature afin qu’aucun “message subversif” ne circule. Le réseau international est pratiquement réservé aux étrangers présents sur le territoire, qui peuvent y accéder depuis les hôtels dans lesquels les Cubains sont interdits d’accès, mais il reste aussi difficile d’accès, et toujours contrôlé par la censure. Les moteurs de recherche Yahoo ! et Google y sont par exemple inaccessibles. Seuls les membres de la nomenklatura peuvent se connecter gratuitement au réseau international au moyen de codes d’accès. Les autres doivent payer entre 6 et 12 dollars de l’heure, une fortune pour un citoyen cubain.

Ce n’est que depuis février 2008, que posséder un ordinateur portable personnel n’est plus un délit. Mais les prix pratiqués sur le marché sont dissuasifs, souvant une année de salaire. Les internautes cubains risquent jusqu’à vingt ans de prison s’ils postent un article jugé “contre- révolutionnaire” par la dictature et cinq s’ils se connectent au réseau international de manière illégale. En 2007, le journaliste Oscar Sánchez Madan, correspondant du site Cubanet dans la province de Matanzas, a été condamné à quatre ans de prison pour “dangerosité sociale prédélictueuse”. Selon cette disposition du code pénal cubain, tout citoyen, même s’il n’a encore commis aucun délit, est passible d’incarcération au nom de la menace qu’il pourrait représenter pour la société. La blogueuse Yoani Sanchez ne peut pas quitter Cuba car elle ne peut pas obtenir de passeport. Son blog est l’une des rares brèches dans le contrôle de l’information voulu par le régime castriste, ce qui lui vaut une accusation d’“activités illégales”.

A Cuba, n’importe qui peut naviguer sur Internet... sauf s’il est cubain !


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