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Commentaire de La Taverne des Poètes

sur La baisse des charges ne crée pas nécessairement d'emplois


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La Taverne des Poètes 11 décembre 2006 12:19

Votre thèse est exacte : « Il ne suffit pas de baisser les charges pour créer de l’emploi ». Cette condition nécessaire n’est pas suffisante. Il faut qu’elle s’accompagne :

1 - d’une politique de baisse cohérente et réfléchie : Or, cette politique a été mal pensée. Dans les années 80, le plafonnement des cotisations sociales pénalisait les emplois peu qualifiés. On a donc lancé un déplafonnement progressif à partir de 1993 et cela a inversé la tendance : l’abaissement du coût du travail en bas de l’échelle a provoqué ce que vouys appelez la « trappe à bas salaires ». (Les scmicars sont de plus en plus nombreux car ils coûtent moins cher à l’employeur).

2 - d’une redéfinition de l’assiette des cotisations : ne plus taxer uniquement le travai. Envisager d’inclure la rémunération du capital. (à réfléchir)

3 - d’une fiscalisation partielle des charges. Mais les impôts sont déjà trop lourds...

4 - d’un dialogue social et d’une coordination efficiente des acteurs sociaux notamment syndicats pour repenser globalement le système comme le montre l’exemple du Danemark.

Le « poids des charges » comme on dit depuis des décennies est un slogan réducteur car il empêche de traiter globalement le système en se focalisant sur l’aspect « coûts pour l’employeur ». L’image du « poids des charges » est forte, il s’agit d’édifier l’esprit de chacun : les patrons seraient écrasés sous les charges qu’il faut alléger encore et encore. Le poids est certes un problème sérieux mais les autres aspects ne doivent pas être occultés par cette considération brandie comme un slogan et une promesse aux périodes électorales.

Conséquence : la succession de mesures -souvent des cadeaux sans contreparties patronales- a créé un système qui n’apporte plus de lisibilité.

Et s’il faut parler de poids aujourd’hui, c’est du poids des mesures fiscales : on serait avec la loi de finances pour 2006 à 24,8 milliards je crois. Ce système comme dit Borloo lui-même a atteint ses limites et donc les promesses de Sarkozy aussi !

Car il ne faut pas oublier, mais vous le dites, que cela pèse sur la Sécurité sociale. Une des conséquences est que l’Etat doit ensuite dérembourser des soins et médicaments, ce qui oblige les assurés à payer plus cher leur mutuelle. Or, ces salariés sont de plus en plus cantonnés au SMIC et précarisés. D’où perte du pouvoir d’achat que ce surcoût de santé ne vient pas améliorer.

Ouf ! j’ai été long. Presque un article ! smiley


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