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Commentaire de Senatus populusque

sur Le dernier bastion de notre saint pays


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Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 15 mars 2010 10:55

AVANT BENOIT XVI, JACQUES GAILLOT :

Jacques Gaillot, ancien évêque d´Evreux, destitué par le Vatican en 1995 pour ses positions progressistes, avait reconnu, vendredi 8 décembre [2000], qu´il était au courant du passé du père Denis Vadeboncœur, un prêtre québécois mis en examen et écroué, vendredi 1er décembre, pour viols sur mineur de moins de 15 ans et de plus de 15 ans par personne ayant autorité. Le père Vadeboncœur avait en effet été condamné en novembre 1985 à 20 mois de prison au Québec pour abus sexuels. En 1988, il avait été accueilli dans le diocèse d´Evreux et avait été nommé, par Mgr Gaillot, curé de la paroisse de Lieurey (Eure). Un jeune homme de 25 ans vient de porter plainte pour viols – des faits qui se seraient produits pendant cette période, avant et après 1990.

Dans un entretien (Paris-Normandie, 6 décembre 2000), l´ancien évêque d´Evreux avait pourtant affirmé qu´il ignorait « tout de la gravité des faits » qui avaient valu sa condamnation au père Vadeboncœur : « Je ne l´aurais pas accepté dans le diocèse si j´avais su qu´il avait été condamné pour pédophilie. » Jacques Gaillot précisait même qu´il avait reçu « une lettre d´accompagnement favorable » émanant des supérieurs du prêtre au Québec. Ces dénégations ont suscité une polémique au Canada. La congrégation des religieux de Saint-Vincent-de-Paul, à laquelle appartient le prêtre, décida de rendre public, jeudi 7 décembre 2000, l´échange de courriers qu´elle a eu, en 1987 et 1988, avec l´évêché d´Evreux.

Dans une lettre en date du 13 octobre 1987, l´abbé Jean-Jacques Latour, secrétaire de Mgr Gaillot, demandait des « renseignements complémentaires » sur le père Vadeboncœur. Le provincial canadien des religieux de Saint-Vincent-de-Paul lui envoie un long courrier, daté du 29 octobre 1987. Les agissements et la condamnation du prêtre québécois y étaient longuement détaillés :

« Au tout début du mois de février 1985, le père Vadeboncœur a été arrêté à la suite d´une enquête policière. Il était alors accusé d´actes de grossière indécence et d´agression sexuelle à l´égard de quelques adolescents, âgés de 12 à 17 ans, et d´un acte de sodomie avec un de ceux-ci. » Le père Pierre Lévesque, signataire de la lettre, estime qu´il n´est pas « déraisonnable d´entretenir certains doutes sur [la] capacité [du père Vadeboncœur] de ne pas récidiver ».

Dans un courrier du 24 février 1988, le secrétaire de Jacques Gaillot accusait réception de la lettre. Il expliquait, à propos du père Vadeboncœur : « Nous espérons comme vous que ce changement de climat permettra un nouveau départ, au service de l´Evangile. »

Revenant sur ses précédentes déclarations, Mgr Jacques Gaillot reconnaisait, vendredi 8 décembre [2000], dans un communiqué, qu´il avait été informé du passé du prêtre québécois : « Avant de décider de l´accueil de Denis Vadeboncœur à Evreux, j´ai reçu quelques informations fragmentaires et incomplètes sur la courte détention qu´il avait subie au Québec. (…) Ce n´est que plus tard que j´ai reçu des informations plus détaillées. Néanmoins, face à sa volonté de réinsertion et en l´absence de toute critique de ses paroissiens, je n´ai pas estimé devoir revenir sur cette décision d´accueil. »

Contrairement à ce qui fut reproché à l´évêque de Bayeux, Mgr Pierre Pican, mis en examen pour non-dénonciation de crime et d´atteinte sexuelle sur mineur, Mgr Gaillot ne semblait en effet pas au courant des [nouveaux] agissements reprochés au père Vadeboncœur à Lieurey [Eure]. Pour autant, l´attitude des évêques français suscite l´étonnement au Québec : « Comment a-t-on pu le nommer en paroisse ? s´interroge Jacques Côté, responsable de la communication de l´archevêché de Québec. Nous avons adopté chez nous le principe de la tolérance zéro : tout prêtre soupçonné de pédophilie est aussitôt signalé à la justice. »


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